Les Émirats arabes unis ont officiellement annoncé la construction d’un nouveau port au Soudan ainsi qu’un soutien financier imminent à la banque centrale du pays, s’inscrivant ainsi dans les lignes directives de l’accord d’investissement, initialement conclu en juillet 2021 avec le gouvernement civil de Transition encore au pouvoir à l’époque.
Le mercredi 15 juin, le Soudan a signé un accord avec les Emirats arabes unis au sujet d’un « grand » projet agricole relié par une route à un nouveau port qui sera construit sur la mer Rouge, a annoncé le ministre soudanais des Finances. Cet accord prévoit en plus de la construction du port pour 6 milliards de dollars, le lancement d’un vaste projet agricole à proximité et d’une zone franche, mais aussi et surtout le versement de 300 millions de dollars dans les coffres de la banque centrale. Ce vaste projet tombe à point nommé pour le Conseil militaire soudanais, car il intervient au moment où le Soudan est toujours à des difficultés socio-économiques et plus d’un tiers de sa population est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë.
Un projet qualifié de « pillage »
La charte révolutionnaire pour le pouvoir du peuple s’est élevée contre ce qu’elle considère comme un soutien scandaleux à la junte putschiste. Pour les signataires de la charte politique des Comités de résistance, le projet est une sorte de pillage des richesses et des ressources du pays. Par ailleurs, ce projet reviendrait en outre à ruiner les ports de Suakin et Port-Soudan, selon eux, « privant le peuple […] du revenu de leur exploitation ».
Qualifiant cet accord d’atteinte « à la souveraineté » du Soudan, les signataires de la charte ont mis en garde les parties prenantes de cet accord et tout autre accord semblable : « de tels accords sont destinés à tomber en même temps que la vague du soulèvement s’abattra sur la junte putschiste ».
Les accords signés par le régime actuel ne seront pas reconnus et singulièrement, ainsi que ceux des « multinationales et de tous ceux qui sont actifs dans le pillage des richesses et des ressources » du soudan, après la chute du régime. Affirment les signataires de la charte.
Les investisseurs émiratis sont donc mis en garde. Cependant, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis sont l’un des principaux soutiens de Khartoum. Au lendemain de la chute d’Omar el-Bechir, les deux pays se sont engagés à accorder une aide combinée d’environ 3 milliards $ au pays.