La cinquante-huitième réunion du Conseil des ministres, présidée le 17 juin en visioconférence par chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été une occasion favorable pour mobiliser la nation congolaise autour de cette guerre d’agression qu’elle subit actuellement de la part du Rwanda, agissant sous couvert du M23.
En sa qualité de commandant suprême des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le chef de l’État a lancé un appel à l’unité nationale pour assurer la défense de l’intégrité du pays qui est durement éprouvée. Il est temps affirme-t-il « de mettre de côté toutes nos divergences, et de nous mobiliser derrière nos forces de sécurité et de défense ».
Par ailleurs, il a exprimé la solidarité de la nation congolaise aux compatriotes déplacés et autres qui subissent la violence de cette guerre. Il a également félicité le courage des vaillants militaires engagés au front et encouragé la population congolaise qui soutien continuellement les militaires. Cependant, le président de la République s’élève contre les dérives constatées dans l’esprit de la population à connotation xénophobe. Il a donc demandé aux Congolais de respecter l’ordre établi et surtout d’éviter de tomber dans le piège de la xénophobie. Ainsi, les physionomies des uns, des autres « ne doivent pas ouvrir la voie à la discrimination ou aux menaces ».
Dans cette même perspective, Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix invite dans un communiqué rendu public à Bukavu le lundi 20 juin, la population congolaise à dénoncer les messages d’incitation à la haine et à ne pas les partager sur les réseaux sociaux. « Il ne faut pas tomber dans le piège de la vengeance aveugle et de la chasse des paisibles citoyens sur base de leur langue ou apparence physique » exhorte-t-il.
En se basant sur les leçons tirées de l’histoire récente de la région des Grands Lacs, Dr Mukwege affirme que, « Résistons aux sirènes de la xénophobie, ne cédons pas au discours de la haine de l’autre car la vengeance, le rejet, l’insulte abaissent l’humanité ». Ces actes ne devant pas rester impunis, Dr Mukwege appelle ainsi les autorités administratives et judiciaires congolaises qui en ont la responsabilité, de poursuivre en justice toute personne qui incitent à la haine et à violence par leurs messages extrémistes.