en Afrique du Sud, le combat entre la nécessité de virer pleinement vers la transition écologique et les conséquences qu’un tel acte a sur les mines et la vie de milliers de personnes, est réel et ne semble pas être prêt de s’arrêter.Le charbon est un élément très important de l’économie sud-africaine puisqu’elle participe à l’emploi de près de 100 000 personnes et représente 80% de la production d’électricité. Mais à l’heure où le monde veut passer au vert pour préserver le plus possible la planète, ce secteur d’activité est menacé.
La province de Mpumalanga au nord-est du pays, est connue comme étant la ceinture du charbon, car elle abrite une centaine de mines de charbon ainsi qu’une douzaine de centrales au charbon.
L’une de ces mines est celle de Khutala, à 1h de route de la capitale Johannesburg. Comme les autres mines, elle emploie de nombreux mineurs qui parviennent à subvenir à leurs besoins grâce aux activités minières.
Et pour ces miniers, une fermeture de leur lieu de service leur ferait beaucoup de mal, puisqu’ils devront faire face à des difficultés. Les mines sont importantes, pas seulement pour fournir des emplois, mais également du feu. Un avenir incertain pour les miniers aussi bien que pour l’économie sud-africaine qui dépend énormément de ce secteur.
L’énergie mixte un bon compromis entre transition énergétique et les besoins actuels de l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud est en phase de se sevrer du charbon qui est un combustible émetteur de carbone. En tout cas, ce n’est pas faute d’essayer. Et si le pays fait tous ces efforts, c’est pour se référer aux normes internationales sur la lutte contre le changement climatique.
Mais, plutôt que de se priver complètement du charbon, certains miniers sont pour une autre alternative. C’est le cas de Reginald Mothemela, le chef de section de la mine de charbon de Khutala sous terre, qui pense que l’utilisation d’un double système serait la meilleure idée.
Par double système, il entend l’utilisation mixte entre charbon et énergie verte. Celle-ci augmentera la capacité énergétique nationale dont le pays manque cruellement, au vu des nombreux délestages qui font rage dans les villes. Pour Mothemela, avec aux réserves encore présentes dans le pays, il en existe plusieurs qui devront être extraites et brûlées pour les besoins d’électricité, ce qui rend l’approche de la double utilisation plus efficace que l’arrêt total du charbon.
Économie verte et investissements
Afin de faciliter transition écologique, le gouvernement sud-africain a obtenu des prêts et des subventions à hauteur de 8,5 milliards de dollars l’année dernière.
Les négociations tendues sur la manière dont l’argent doit être dépensé devraient se terminer avant le sommet sur le climat COP27 en Égypte en novembre mais les partisans espèrent d’ores et déjà que l’argent servira de véritable catalyseur pour transformer le visage énergétique du pays.
Il faut dire que l’Afrique du Sud est l’un des douze pays les plus pollueurs du monde. Et au vu des difficultés auxquelles il fait face et de l’attachement que les employés ont pour leurs mines, il est normal que des questions remettant en cause la capacité du pays à progresser rapidement et atteindre son objectif d’émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050, soient présentes dans tous les esprits.
Cette situation est très paradoxale au vu de ce que TotalEnergie a demandé a exploré des champs gaziers au large de l’Afrique du Sud, une zone qui abrite une faune marine diversifiée. Comment s’arrimer aux normes internationales alors que de grandes entreprises continuent de mener des actions allant à l’encontre du bien-être de la planète. Il est important de noter que pour son développement, le continent a encore jusqu’ici besoin d’énergie fossile.
Finalement, pour une meilleure transition énergétique, il serait intéressant de commencer par sommer les pays pollueur tel que la Chine de réduire ses émissions de carbone pour atteindre au moins le niveau de l’Afrique qui est relativement bas. Selon les statistiques de 2019 recueilli sur le site de la banque mondiale, on peut observer que les émissions de CO2 (tonne métrique par habitant) sont plus élevé dans les pays développés: Canada (15.4), USA (14.7), EAU (19.3), Luxembourg (15.3) entre autres. Aucun pays africain n’a d’indice a deux chiffres.