Jeudi, la séance au Parlement sud-africain a tourné court. Des membres du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) ont été expulsés du Parlement par les agents de sécurité, après avoir chahuté le président Cyril Ramaphosa qui tentait de présenter le budget de l’État.
En effet, la semaine dernière, Mr. Ramaphosa a été accusé d’avoir soudoyé des cambrioleurs pour qu’ils gardent le silence sur un cambriolage survenu en février 2020 dans sa ferme, où ils ont volé de l’argent liquide d’une valeur de quelque 4 millions de dollars.
Le cambriolage a été signalé à la police par l’ancien patron de l’espionnage sud-africain Arthur Fraser qui a notifié que des voleurs se seraient introduits dans la ferme Phala Phala de Ramaphosa, dans le nord-est du pays, où ils ont trouvé 4 millions de dollars en espèces cachés dans des meubles. Selon lui, M. Ramaphosa a caché le vol à la police et aux autorités fiscales, et par la suite le président a organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des cambrioleurs, puis les a soudoyés pour qu’ils gardent le silence.
Cependant, Cyril Ramaphosa a reconnu le cambriolage mais conteste le montant de l’argent impliqué et affirme que l’argent provient de ventes légitimes de gibier dans sa ferme. Affirmant avoir signalé le cambriolage à la police après en avoir eu connaissance, il nie les allégations d’enlèvement et de corruption.
« Nous n’avons pas peur et nous allons continuer. Nous sommes 44 membres du parlement. Il n’y aura pas de répit pour Cyril Ramaphosa Il doit savoir que son quotidien va devenir difficile parce que cette honorable institution ne peut pas couvrir ses activités de blanchiment d’argent ».
Bien que le président sud-africain ait déclaré durant la séance, qu’il était victime de ‘’ coups bas’’, il est hors de questions pour les opposants, qu’un président faisant l’objet d’une enquête s’adresse au Parlement.
Babalwa Mathulelwa, membre du parlement sud-africain, du parti des Combattants pour la liberté économique a déclaré que, ‘’ Nous n’avons pas peur et nous allons continuer. Nous sommes 44 membres du parlement. Il n’y aura pas de répit pour Cyril Ramaphosa Il doit savoir que son quotidien va devenir difficile parce que cette honorable institution ne peut pas couvrir ses activités de blanchiment d’argent ».
« Ces derniers jours, nous avons vu ceux qui ont le plus à perdre de la lutte contre la corruption recourir à de sales tours et à l’intimidation pour tenter de nous faire reculer (…) Mais nous ne vacillerons pas. Nous ne céderons pas. Nous finirons ce qui a été commencé » a déclaré Mr. Ramaphosa dans son discours interrompu par les chahuts des opposants.
Il faut noter qu’avant d’entrer en politique, Mr.Ramaphosa, ancien syndicaliste est devenu un homme d’affaires extrêmement prospère dans l’Afrique du Sud postapartheid. En 2018, Il a pris ses fonctions en jurant de nettoyer la corruption qui a défini la présidence de son prédécesseur Jacob Zuma.
Le plus haut responsable de la lutte contre la corruption en Afrique du Sud a ouvert une enquête sur cette affaire. A part être dans le collimateur des opposants, Mr.Ramaphosa devra confronter les membres de son parti en décembre durant une conférence, au cours de laquelle il pourrait être évincé du poste suprême par le Congrès National Africain (ANC) au pouvoir.