La mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine demande la participation de l’ensemble des parties prenantes au développement de l’activité économique. L’implication du secteur privé dans cette stratégie représente un des principaux objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine. Alors que la participation de l’Afrique au commerce internationale n’est que de 3%, la dynamique impulsée par la création d’un marché africain a pour but de booster le rang du contient dans le cadre du commerce international. La participation du secteur privé représente à cet effet un indispensable dans la réalisation de cet objectif commun. Cynthia Gnassingbé-Essonam, conseillère principale pour l’engagement du secteur privé auprès de la ZLECAF étoffe mieux ce postulat.
La ZLECAF est un projet porté par 43 pays d’Afrique dans le but de booster le commerce intra-africain et international. Depuis la mise en œuvre de la zone en janvier 2021, le commerce entre les États africains n’est que de 15% du fait de plusieurs facteurs notamment : les crises mondiales, les barrières tarifaires et le problème de financement du secteur privé.
« 43 pays ont accepté d’implémenter les règles pour la réduction des barrières à l’investissement en Afrique, pour réduire les obstacles au commerce et bien sûr pour s’assurer que l’Afrique devienne une zone compétitive d’échange. Bientôt, un manuel des règles d’origines dans lequel vont être exposés 5000 produits en détaillant leur processus, leur traitement et leur tarification dans le cadre de la zlecaf sera disponible à l’attention des entreprises », explique Cynthia Gnassingbé-Essonam, Conseillère principale en charge du secteur privé à la ZLECAF.
Plusieurs contraintes freinent l’éclosion du commerce intra-africain
Initialement, deux principaux secteurs étaient pivots dans la stratégie de déploiement de la zone ; il s’agit du transport et du tourisme. Du fait des facteurs plus haut mentionnés, les acteurs économiques ont proposé en plus de la levée des différentes barrières et contraintes, la transformation locale des produits (L’exportation des matières brutes est sans valeur ajoutées dans la mesure où, les biens manufacturés que l’Afrique importe sont plus coûteux). D’autres vont plus loin en sollicitant la mobilité des personnes, un facteur important dans le recrutement d’une main d’oeuvre qualifiée et la création d’un bon climat d’affaires.
« On nous a présenté le passeport africain sous la présidence du président Paul Kagame quand il dirigeait l’Union Africaine mais c’est resté voeu pieux pour l’instant donc faudrait qu’un africain puisse voyager dans les 54 pays africains sans visa ou bien un visa en naira ivoire », Mossadeck Bally, Président Directeur Général du groupe Azalaï Hôtel – Mali
Ces différents éléments permettront aux différentes entreprises du secteur privé de participer au développement économique du continent. Rappelons que selon la banque mondiale, l’implication du privé permettra d’augmenter les échanges intra pays africains estimés à 15%.
Ceci permet d’observer que le secteur privé joue un grand rôle dans le développement de l’Afrique et par conséquent, les questions liées au financement devraient trouver réponse afin de participer de façon efficace aux objectifs communs de développement.
Le continent regorge d’un potentiel important en ressource naturelle de tout genre. Doté d’un sol et d’un sous-sol immensément riche, l’Afrique dispose de tout ce qu’il faut pour se positionner sur la scène internationale. Les différentes initiatives actuellement en œuvre est le reflet de la volonté de reconstruire l’Afrique à partir de l’Afrique.
C’est pourquoi loin des discours et autres paroles vides, l’action est tout ce qu’attend le continent. Les récentes crises sanitaires et sécuritaires ont une fois de plus prouvées qu’il était impossible de vivre en ayant un certain niveau de dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Il est important d’atteindre un certain niveau de résilience et cela passe par des initiatives telles que la ZLECAF.