C’est au cours d’une campagne électorale au scrutin serré, que la dépouille de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos est arrivée le 20 août 2022 à l’aéroport international de Luanda. À la sortie de l’avion, le cercueil drapé du drapeau angolais et contenant le corps a été dévoilé. La dépouille de Dos Santos arrive après des semaines d’attente, ce qui suscite quelques inquiétudes de la part des opposants.
Dos Santos a quitté le pouvoir en 2017 après 38 ans de règne. Il quitte le pays et se rend à Barcelone pour y être soigné. Il décèdera le 8 juillet à l’âge de 79 ans, à la suite d’une longue maladie. D’après le porte-parole de son parti MPLA, Rui Falcao, ses obsèques auront probablement lieu le 28 août prochain, soit le jour de l’anniversaire de Dos Santos.
Impact sur la campagne électorale
Alors que le corbillard transportant la dépouille de l’ancien président arrive à Luanda, l’Angola est au cœur d’une campagne électorale à la fois très tendue et très importante.
De la date d’arrivée du corps à la date choisie pour les obsèques, les détracteurs du MPLA, le parti au pouvoir n’y voient qu’une tentative de politiser le rapatriement en monopolisant l’attention des médias déjà contrôlés par l’État, et en détournant les regards de tous, non seulement du processus électoral, mais également de la campagne de l’UNITA, le principal parti d’opposition.
Le mois dernier, M. Lourenço exhortait les Angolais à honorer l’héritage et la mémoire de Dos Santos en votant pour son parti le MPLA, lors des prochaines élections législatives et présidentielles. C’était à l’occasion du lancement de la campagne du parti au pouvoir. Une manœuvre qu’on hésite à qualifier de désespérée ou honteuse.
Mais, le principal opposant ne compte pas laisser faire cette tentative de manipulation des voix. Aujourd’hui, l’UNITA semble plus forte que jamais. Le parti a réussi à regrouper de nombreux angolais dont la colère face aux multiples échecs du gouvernement, se fait grandissante.
Ils lui reprochent notamment son incapacité à transformer et convertir les vastes richesses pétrolières dont regorge le pays. En effet, l’Angola est le deuxième plus grand producteur de pétrole d’Afrique, mais curieusement, rien dans le niveau et les conditions de vie de ses populations ne reflète cela.
Outre l’inquiétude et la colère de l’UNITA, certains autres détracteurs du gouvernement ont exprimé la crainte que l’élection soit entachée. Le gouvernement n’a pas donné de suite favorable aux demandes de commentaire sur la transparence et la fraude des élections.
À partir d’aujourd’hui, les électeurs angolais devront élire un nouveau parlement et un nouveau président. La commission électorale, majoritairement contrôlée par le MPLA, a déclaré que l’élection serait équitable et transparente. Affaire à suivre.
