Aujourd’hui, mercredi 6 Avril, le tribunal militaire de Ouagadougou a enfin rendu son verdict après un procès historique qui a débuté il y a 6 mois et ayant pour but de punir les meurtriers le l’ex-président Thomas Sankara.
Figure emblématique du panafricanisme, connu pour ses idéaux anti-impérialiste et de démocratie participative, Thomas Sankara reste à ce jour l’une des personnalités les plus respectées d’Afrique Subsaharienne et de modèle pour la jeunesse africaine et plus particulièrement burkinabé. Son assassinat en 1987 lors d’un coup d’Etat qui a mis au pouvoir son ami et compagnon d’armes Blaise Compaoré, a profondément marqué et choqué l’opinion publique et n’avait jusqu’à ce jour jamais été puni et est restée longtemps au Burkina Faso un sujet tabou.
Sur le banc des accusés figurent trois principales personnes, Blaise Compaoré ex-chef d’État, ami et compagnon d’arme de Thomas Sankara sur qui il y a toujours des soupçons et qui a toujours nié toute implication dans le tragique événement, Hyacinte Kafando ex-chef de sa garde et le général Diendéré qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour sa participation à une tentative de coup d’État en 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré suite à une insurrection populaire. Les trois accusés ont été reconnus coupables et condamnés à la prison à perpétuité.
Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle du tribunal
Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, et Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, étaient les grands absents de ce procès. Ils ont 15 jours pour faire appel de ces lourdes sentences.
Les trois hommes sont condamnés pour « attentat à la sûreté de l’État ». Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré sont également reconnus coupables de « complicité d’assassinat ».
Huit autres accusés été condamnés à des peines allant de trois ans à 20 ans de prison. Trois accusés, enfin, ont été acquittés.