Me Apollinaire Kyelem de Tembela, chef du gouvernement de la transition burkinabè s’est adressé aux députés le 19 novembre dernier. Sans toutefois nommer qui que ce soit, a accusé certains pays partenaires du Burkina d’être complices des djihadistes qui attaquent sans cesse le pays depuis 2015.
Me Kyelem a critiqué l’attitude de certains pays qui se disent partenaires du Burkina dans la lutte contre le terrorisme. Il les accusés de manquer de loyauté envers le pays et d’être complices des djihadistes.
Des critiques fondées ?
Selon le premier ministre burkinabè, il est difficile à comprendre que le Burkina souffre des affres du terrorisme depuis 2015 alors qu’il regorge de partenaires censés l’aider à éradiquer cette menace.
Le chef du gouvernement burkinabè s’est interrogé sur l’origine des armes, munitions, carburant et argent dont disposent les terroristes, mettant en doute la sincérité des « pays amis » du Burkina, pour soutenir son argument selon lesquels, des pays sont complices de leurs actions.
Me Kelyem a déclaré que bien que ces pays contrôlent l’espace avec des moyens modernes de détection, ils ne peuvent pas fournir au gouvernement burkinabè les « renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes ». Au vu de cette situation, il s’est interrogé sur la sincérité de cette amitié.
Diversification de partenaires en cours pour le Burkina Faso
Bien qu’aucun pays n’ait été nommé par Me Kyelem, de nombreuses langues accusent la France d’être alliée des djihadistes et de les armer.
Pour rappel, un convoi logistique de l’opération Barkhane assurant la liaison Abidjan-Gao avait été bloqué à Kaya en mi-novembre 2021. Kaya est une zone située à 100km au nord-est de Ouagadougou la capitale. Ce convoi avait été bloqué par des milliers de manifestants qui le soupçonnaient notamment de livrer des armes aux djihadistes et réclamaient son inspection.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement burkinabè a affirmé travailler en vue de diversifier ses partenaires, notamment en matière de coopération militaire et ainsi, trouver la formule qui assure les intérêts du Burkina Faso. C’était déjà la solution envisagée sous le régime du lieutenant-colonel Damiba.
L’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré a entraîné une vague de manifestations et multiplié les appels au départ de la France du pays. Et après sa visite officielle chez le colonel Assimi Goïta, il n’y a plus eu de doute sur sa volonté de se rapprocher de la Russie.
Maintenant, avec cette sortie de Me Kyelem, l’opinion publique est encore plus perplexe. Il a affirmé que dans cette lutte, le peuple burkinabè n’avait que lui seul pour défendre sa patrie en danger avec évidemment le soutien de tous ceux qui voudront bien l’accompagner. Me Kyelem a déclaré être persuadé que les Burkinabè sont en mesure de défendre leur pays, « pour peu qu’ils aient l’encadrement et les moyens nécessaires ».