Les accusés Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando, Gilbert Diendéré et autres, ont été condamnés à payer solidairement d’importantes sommes aux ayants droit des victimes du coup d’Etat du 15 octobre 1987 au titre des dommages et intérêts. Aux ayants droit du président Sankara, ils doivent payer un franc symbolique.
Le procès Thomas Sankara touche à sa fin et la Chambre statuant en premier ressort a condamnéles accusés Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando, Gilbert Diendéré et leurs co-accusés à payer les réparations subséquentes aux évènements tragiques du 15 octobre 1987, ayant mis fin au pouvoir du Conseil national de la Révolution (CNR). Le montant des dommages et intérêts pour « réparation des préjudices moraux et économiques » s’élève à 807,5 millions de francs CFA, dont « un franc symbolique », pour les ayants droit de Thomas Sankara a déclaré le juge Urbain Méda, comme l’a souhaité la famille de celui-ci.
La somme devra être payée par Blaise Compaoré, l’ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l’ex-chef de l’armée en 1987 Gilbert Diendéré, tous condamnés à la perpétuité début avril pour leur implication dans l’assassinat, ainsi que sept autres accusés condamnés eux à des peines de trois à vingt ans de prison. D’après la décision de justice, l’État burkinabè devra dédommager les ayants droit si les condamnés ne sont pas en mesure de payer les sommes.
Le juge Méda a cependant rejeté la demande de restitution des biens de Thomas Sankara à ses ayants droit ainsi que l’établissement d’un nouveau certificat de décès avec la mention exacte de la cause de sa mort. Pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara, un des avocats de la famille Sankara, ses clients tenaient à la restitution des objets appartenant à l’ancien chef de l’Etat. « Nous déplorons la décision de la chambre de ne pas accéder à cette requête de restitution des biens. Avec la famille de Thomas Sankara, nous allons aviser si nous faisons appel ou pas », a déclaré Me Stanislas Sankara.