L’état-major de l’armée a fait état dans un communiqué du décès de sept soldats et quatre supplétifs de l’armée du Burkina Faso, dans deux embuscades orchestrée par des «terroristes» dans les régions du Nord et du Centre-Nord.
La première embuscade a été perpétrée près de la ville de Sollé, tuant «deux militaires et quatre VDP», des Volontaires pour la défense de la patrie (supplétifs de l’armée). La seconde a visé «des éléments de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) à Ouanobé», tuant cinq gendarmes.
Ces embuscades orchestrées par les « terroristes» terme employé par l’armée pour désigner les djihadistes particulièrement actifs dans le nord du Burkina, ont également fait neuf blessés, «évacués et pris en charge». Cependant, « côté ennemi, une vingtaine de corps de terroristes ont été dénombrés lors des opérations de sécurisation » et «de l’armement, des munitions, des moyens roulants et de communication ont également été détruits ou récupérés» affirme l’armée.
Depuis 2015, le Burkina Faso en particulier le Nord et l’Est du pays, ainsi que ses voisins ouest-africains le Mali et le Niger sont les cibles d’attaques djihadistes perpétrées par des groupes armés dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et à ISIL (ISIS). Ces attaques djihadistes ont ôté la vie à 2000 personnes et causé environ 2 million de déplacés.
Le Burkina Faso a implémenté une force auxiliaire appelée les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), qui est l’une des unités ayant subi le plus de pertes macabres. Les recrues encore appelés des volontaires reçoivent une formation militaire de deux semaines et opèrent ensuite aux côtés de l’armée, pour généralement assurer des tâches de surveillance, de collecte d’informations ou d’escorte.
le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba , le nouvel homme fort du pays qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, donne l’impression d’être inefficace face à le violence djihadiste, même si celui-ci a déclaré que la sécurité était sa priorité.
Malgré la création par le chef de l’état en avril de « Comités de dialogue » où les dirigeants communautaires discutent avec des groupes djihadistes locaux pour tenter de mettre fin à la violence , les attaques sanglantes se poursuivent.
Les attaques djihadistes prennent de l’ampleur et mettent en péril depuis des années la sécurité, et l’économie du pays, rendant ainsi la tâche plus difficile pour l’armée. Le PDG d‘Intelonyx Intelligence Advisory, qui fournit des analyses de renseignements , Laith Alkhouri, a déclaré que «Cette nouvelle attaque signale une marée montante du militantisme dans le nord du Burkina Faso et suscite des inquiétudes quant à la portée croissante des groupes terroristes qui rendent sans aucun doute la tâche de la junte de sécuriser le pays de plus en plus difficile».