Au Burundi, des influenceurs tentent de redorer l’image de leur pays, souvent associée à la pauvreté et à la violence ethnique.
La République du Burundi, située Afrique de l’Est est un pays ayant un potentiel touristique absolument extraordinaire. Des nombreuses réserves naturelles, en passant par les parcs, les chutes d’eaux et le plus grand lac du monde, dire qu’ils y a de belles choses à voir serait un euphémisme. Cependant, dans l’imaginaire populaire le Burundi renvoi rarement à toutes ces merveilles. En effet le « cœur de l’Afrique » est souvent associé à la pauvreté, la violence ethnique et, plus récemment, à la crise politique qui a poussé 400 000 personnes à fuir le pays.
C’est pour cette raison qu’un collectif de jeunes a décidé de lancer l’initiative #VisitBurundi afin de montrer une image différente de leur pays, une tâche dont le groupe s’acquitte avec dévotion.
« Nous avons décidé de montrer la beauté de notre pays, de montrer la culture, de changer enfin l’image de notre pays, différente de celle qu’il a à l’étranger »
Bruce Niyonzima, 27 ans, Directeur Général du groupe.
« Nous voulons que les Burundais et les étrangers viennent visiter notre pays« , affirme le jeune.
Leur stratégie de communication est basée essentiellement sur les réseaux sociaux. Instagram, Twitter, Facebook, les influenceurs Burundais innondent la toile de contenu avec l’hashtag #VisitBurundi.
« La stratégie de communication que nous utilisons est basée sur les réseaux sociaux car nous avons compris que beaucoup de gens les utilisent » explique Darlène Nahayo, 28 ans. Et l’initiative est payante vu que les divers posts suscitent de nombreuses réactions positive sur les réseaux sociaux, et améliorent de plus en plus les perspectives du tourisme au Burundi. Par exemple le musicien et influenceur Alvin Smith avec ces vidéos de lui explorant les sites du patrimoine du pays, comme le sanctuaire sacré des tambours de Gishora affublé de son t-shirt portant l’inscription VisitBurundi, suscite des milliers de réactions sur les réseaux sociaux.
Le pays a sombré dans la crise en 2015 après que le président de l’époque, Pierre Nkurunziza, a annoncé qu’il briguait un troisième mandat, déclenchant des violences meurtrières qui ont tué au moins 1 200 personnes. Les élections de son successeur Evariste Ndayishimiye, ont suscité des espoirs de progrès politique, même s’il reste encore un long chemin à parcourir.
« Maintenant, nous avons la stabilité en termes de sécurité et nous avons un président qui encourage les jeunes, qui veut que nous développions notre pays« , a déclaré Niyonzima, ajoutant que VisitBurundi était en plein pourparlers avec les autorités pour formaliser un partenariat.
Avec très peu de visiteurs jusqu’à présent, les installations touristiques sont peu nombreuses, sauf à Bujumbura, où des hôtels et des restaurants de bord de mer sont éparpillés le long des rives du lac Tanganyika. Leur développement est l’une des priorités de VisitBurundi.
Une autre amélioration notable facilitant l’expansion du tourisme au Burundi est la possibilité depuis décembre dernier, pour les visiteurs internationaux d’obtenir leur visa à l’arrivée à l’aéroport et constituent une avancée majeure sur le long chemin à parcourir pour les jeunes gens derrière VisitBurundi.
