Une grande tornade est en train de s’abattre sur au moins 5 conseils municipaux de 5 régions du pays. Cette tornade, accompagnée d’un vent violent, secoue et menace de renverser ces magistrats municipaux accusés de corruption, et de mauvaise gestion des fonds publiques.
Gestion cavalière des finances locales, gestion opaque des finances, mauvaise gestion des centimes additionnels, gestion inappropriée des recettes municipales et corruption. Tels sont les différents chefs d’accusations portés à l’encontre de plusieurs maires camerounais.
Les maires en danger
Parmi les maires visés, nous avons Hamadou Hamidou de Maroua 1er. Dans cette commune appartenant à l’arrondissement de Maroua, département du Diamaré, région de l’Extrême-Nord, les conseillers municipaux viennent d’essuyer un échec dans la tentative de destitution de leur maire. Leur requête datant du 8 juillet dernier, dans laquelle ils ont prévu de se débarrasser du maire, a été rejetée par le préfet du département en raison du non-respect des exigences légales relatives à la destitution.
Pendant ce temps à Yokadouma, dans le département de la Boumba-et-Ngoko à l’est du pays, la place du maire Ernest Timothée Abono Mpoumbiel est menacée à la suite de la requête des 27 conseillers municipaux sur un total de 39, qui demandent sa destitution. D’après les sources, ce maire serait accusé d’absentéisme au travail et d’opacité dans la gestion financière. Plusieurs membres du personnel de la commune municipale vont de grève en grève à cause des arriérés de salaires non payés. Jusqu’à présent, Mpoumbiel doit le maintien de son poste à l’intervention de son parti, le RDPC.
Dans la commune d’Eséka dans le département du Nyong-et-Kelle, région du Centre, le siège de Sylvain Tjock du PCRN est en danger depuis décembre 2020. Il est accusé de gestion cavalière des finances et mise à l’écart des conseillers municipaux. Malgré leurs nombreuses tentatives, ceux-ci ne parviennent pas à l’évincer. D’ailleurs, lors de la tentative de 2021, 13 d’entre eux ont invité le préfet du département à une session du conseil durant laquelle était prévue la destitution du maire. Cette tentative s’est soldée par un échec dû à certains manquements légaux. Loin d’avoir laissé tomber, ils ont néanmoins appelé le président du parti, le député Cabral Libii à mettre en place une rencontre d’apaisement entre le maire et les conseillers mécontents.
Deux maires touchés
Cependant, la tornade de la destitution a beau n’avoir pas attrapé les maires sus cités, d’autres sont quand même tombés dans les mailles du filet.
C’est le cas du maire de la commune de Lagdo dans la région du Nord. En effet, Luc Kaga a été destitué le 4 mars dernier, soit deux ans après son élection du 9 février 2020. Il y a également Charles Kameni. Le 22 novembre 2020, il a été évincé de son poste de maire de Banwa dans le département du Haut-Nkam, région de l’Ouest, moins d’un an après les élections municipales.
Au vu de toutes ces réclamations et requêtes, si les choses ne changent pas, Kaga et Kameni ne seront pas les seuls maires à connaître ce destin. Les prochaines municipales sont prévues en 2025 et bien d’autres têtes risquent de tomber d’ici là.