L’on croyait cette époque révolue, mais il faut bien croire que tant que la Cemac ne réglera pas une bonne fois pour toutes la question de la libre circulation des personnes et des biens d’un pays à l’autre de la sous-région, des faits comme ceux qui se sont produits récemment en Guinée-Équatoriale, ne seront malheureusement pas des cas isolés.
Des images recueillies via les réseaux sociaux font état de camerounais résidant en Guinée-Équatoriale, victimes de violences et brutalités par la police équato-guinéenne dans les commissariats et centres de détention.
CEMAC: Une libre circulation illusoire
Si en Afrique de l’Ouest, il suffit d’être muni de sa carte nationale d’identité pour aller d’un pays à un autre, en Afrique Centrale, nous sommes encore bien là.
Entre le Cameroun et son voisin de la Guinée-Équatoriale, la situation des ressortissants camerounais a toujours été critique de ce côté. Notamment à cause des nombreux points de contrôle mis en place par les autorités equatoguinéennes pour plomber la circulation en direction du Cameroun.
Des faits qui compliquent la vie des usagers, rendant très difficile la libre circulation des personnes et des biens entre ces pays voisins. Pour combattre ceux qu’ils appellent « ressortissants irréguliers », les autorités equatoguinéennes ont repris depuis le 20 octobre, avec les arrestations, détentions et expulsions de camerounais présents sur leur territoire.
L’indignation collective face aux actions de la Guinée équatoriale
Un regroupement de plusieurs associations de diasporas camerounaises en Belgique ont exprimé leur indignation suite à cette situation. Ces associations ont demandé à la Cemac de revoir les questions relatives aux traitements infligés aux camerounais en Guinée-Équatoriale, soulignant que le salut de l’Afrique en général et de l’Afrique centrale en particulier se trouve dans la réalisation d’une solidarité et d’une coopération de plus en plus étroites entre les peuples.
Elles ont également tenu à rappeler aux autorités equatoguinéennes leur obligation à respecter, protéger et réaliser les droits fondamentaux des ressortissants étrangers, notamment leur droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, à la santé, à un abri et à l’assainissement, ainsi que le relève la constitution signée par certains pays.
En rappelant la constitution, le regroupement des associations a relevé que les dispositions l’accompagnant sont indirectement propices à la libre circulation des personnes.
S’agissant des camerounais expulsés, le président Paul Biya a ordonné le déblocage d’une enveloppe devant couvrir un rapatriement volontaire avec les biens. Quant aux associations, elles ont suggéré aux États membres de la CEMAC d’aménager un statut aux ressortissants de la zone CEMAC, lequel garantit une liberté de mouvement à l’intérieur de cet espace communautaire. Une solution qui semble meilleure du fait qu’elle s’inscrit sur le long terme.