Le gouvernement Camerounais dans une tentative évidente de museler le mouvement contestataire des enseignants OTS, par la voix du Ministre de l’Administration Territoriale M. Atanga Nji a ordonné l’arrestation des « meneurs des mouvements illégaux ».
Après quelques semaines d’accalmie en raison d’une trêve, le mouvement gréviste des enseignants « On a trop supporté (OTS) » est en voie d’être relancé, les exigences des enseignants – qui ne constituent d’ailleurs rien de plus que leurs droits les plus basiques – n’ayant pas été satisfaite par le gouvernement.
Visiblement contrarié par la reprise des hostilités, Paul Atanga Nji demande aux gouverneurs de régions d’identifier et d’interpeller les « pseudo-représentants et adhérents des mouvements OTS-OTA » .
Il justifie cette décision comme suit : « il apparaît que les mouvements OTS-OTA disposent d’une centaine de représentants. Ce qui confirme le caractère illégal couplé au fait que le gouvernement se retrouve confronté chaque fois à de nouveaux interlocuteurs avec de revendications additionnelles », peut-on lire dans la correspondance. Il ajoute : « certains enseignants qui se réclament des mouvements « OTS » « OTA » ont été surpris en pleine réunion avec des responsables des partis politiques et d’Ong. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des projets politiques à caractère insurrectionnel ». Il achève son propos en déclarant que : « Force est de constater que les mesures prescrites par le chef de l’Etat sont déjà perceptibles pour de nombreux enseignants à travers les mois de mars et d’avril ».
La réponse du collectif OTS face à une énième violation de leurs droits ne s’est pas faite attendre. Dans une missive en date du 9 Mai 2022, il déclare: « les représentants d’OTS ne sont pas des maquisards ni des personnes cachées. Nos revendications sont légales et légitimes (…) Les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes. L’interpellation des représentants de ces différents mouvements serait une énième atteinte aux droits des enseignants et au droit de grève, et cela conduira à aucune activité scolaire, pédagogique ».
Une réaction preuve de la détermination des enseignants qui n’ont pas la moindre intention de reculer et comptent bien faire valoir leurs droits et ce en dépit des menaces des autorités.