En matière d’hygiène et salubrité au Cameroun, la politique en place repose sur la subvention étatique aux bénéficiaires du service de propreté assuré par la société Hygiène et Salubrité du Cameroun (Hysacam). Cependant, les choses pourraient changer et le pays pourrait revoir son mode de fonctionnement puisque depuis peu, il étudie le modèle rwandais qui consiste au paiement direct individuel du bénéficiaire du service.
Pour le moment, la politique en vigueur repose sur la subvention étatique, ce qui signifie que l’Etat et ses démembrements, plus précisément les mairies, sont les seuls à payer le service de propreté dont les citoyens sont bénéficiaires au quotidien.
Un modèle qui s’est relevé ne pas être efficace au vu de l’accumulation d’impayés vis-à-vis d’Hysacam. La conséquence de cette accumulation est l’insolvabilité de l’entreprise auprès de ses partenaires et de ses employés.
Le modèle actuel est axé sur une subvention de l’Etat et sur une taxe pour le développement local perçue en même temps que l’impôt libératoire et la patente. Dans un communiqué publié le 28 décembre 2021, la direction générale des douanes déclarait que le gouvernement a cru devoir le renforcer, en instituant dès janvier 2022 un droit d’accises spécial de 1% sur les marchandises à l’importation en vue de financer l’enlèvement et le traitement des ordures au bénéfice des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Cependant, conformément au Code des douanes de la CEMAC, cette mesure ne concerne pas les importations en franchise.
Le Cameroun entends revoir le financement de la salubrité en se basant sur le modèle rwandais
Jusqu’à présent, les Communautés Urbaines finançaient Hysacam à hauteur de 15%, tandis que les 85% restants, provenaient de l’État. Des solutions qui n’ont pas semblé suffisantes puisque les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Afin de changer les choses et d’allier efforts et résultats, le gouvernement camerounais serait en train d’étudier le modèle rwandais qu’il envisagerait d’adopter.
À cet effet, la semaine dernière, la ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, accompagnée d’une délégation de maires de quelques communes et des responsables de Hysacam, se sont rendus au Rwanda avec pour objectif «d’échanger les expériences et de s’approprier de leur approche dans la gestion des déchets urbains afin de la reproduire, la contextualiser et améliorer la salubrité de nos villes» tel qu’indiqué sur la page Facebook du ministère.
Pour en savoir plus sur le fameux modèle rwandais, il s’agit d’un mode de paiement qui se fait par apport individuel des ménages. En d’autres termes, une fois par semaine, les services de propreté sillonnent les villes du pays pour collecter les ordures ménagères, et les citoyens payent directement aux entreprises prestataires. L’efficacité de cette façon de procéder réside sur le fait qu’au Rwanda, la salubrité publique est fortement ancrée dans les habitudes des populations.
Un état de choses dont les camerounais ne sauraient se vanter. Ce sont cette indiscipline et cet incivisme qui sèment le doute dans les esprits des experts qui se disent sceptiques quant à la capacité du Cameroun à mettre en place cette méthode et à l’adopter. Le modèle rwandais serait donc une bonne solution, à condition que les populations camerounaises, qui excellent dans l’art de jeter leurs ordures n’importe où et n’importe comment, revoient leur éducation en ce qui concerne la propreté.