La question de déchets électroniques reste un problème épineux pour les autorités camerounaises. Malgré une loi adoptée en 2012 portant sur la gestion de ces déchets, leur recyclage demeure faible, surtout que, sur les quelques 25 opérateurs qui en bénéficient, seuls deux sont actifs sur le terrain. Pour changer les choses, l’ONG Solidarité Technologique a décidé de faire de ce problème, sa priorité.
Malgré les tonnes de déchets électroniques produits chaque année au Cameroun, il n’y a pas réellement de structure chargée de leur recyclage. Ce travail étant effectué par des acteurs du secteur informel.
À la découverte de Solidarité Technologique
C’est une ONG créée en 2011 dans le but d’œuvrer pour le recyclage des déchets électroniques. Du mercure, du plomb et bien d’autres, les déchets électroniques laissent échapper diverses substances nocives non seulement pour la santé des populations, mais aussi pour l’environnement.
Durant ses 3 premières années d’existence, Solidarité Technologique a récolté 130 tonnes de déchets en moyenne par an et vise désormais un volume de 5 000 tonnes par an. D’après Armel Poughela, le directeur de l’ONG, il existe des techniques de recyclage opérationnelles uniquement à l’international, notamment en Europe.
L’ONG s’est donc tournée vers un partenariat avec certains particuliers vers qui ils vont orienter beaucoup de fractions de matière issues de la destruction, telles que des cartes électroniques, des circuits imprimés dont la technologie n’existe pas présentement au Cameroun.
La gestion des déchets électroniques : Un travail d’équipe
Au-delà d’être une ONG, Solidarité Technologique c’est surtout une grande équipe dévouée qui travaille d’arrache-pied au quotidien. Depuis sa création, l’ONG est devenue une alternative durable au traitement de ces déchets, longtemps effectué de manière informelle par des populations au Cameroun.
Pour récupérer les déchets, les employés font du porte-à-porte auprès des différents ménages et autres entreprises faisant dans les appareils électriques, à Yaoundé. Certains donnent leurs téléphones fixes, des écrans LCD, tandis que d’autres confient leur plaque et d’autres pièces en ferraille.
De l’autre côté de l’ONG, loin du travail sur le terrain, on retrouve les employés qui travaillent dans les locaux de l’association. Ils sont une dizaine qui trient, lavent, puis démontent de vieux écrans, des carcasses d’ordinateurs ou encore des fils électriques, avant de les réparer pour les vendre à moindre coût.
Augustine Kenne, la responsable de la section démantèlement de l’ONG explique que l’équipement n’est détruit que lorsqu’il n’a réussi à aucune des tentatives de remise en marche. « Quand on le remet en marche, on le nettoie, on l’achemine à la boutique et par la suite, c’est remis sur le marché à vil prix. Quand ce n’est pas possible, nous ici en section démantèlement, on fait le démantèlement » ajoute-t-elle.
L’appui du gouvernement
La récupération et la transformation des déchets électroniques est un secteur d’activité qui pourrait être plus grand et bénéfique pour tous. Surtout porteur d’emplois pour les personnes qualifiées qui peinent à trouver du travail dans leur domaine de compétences.
Mais pour cela, il faudrait que les autorités s’y intéressent. Si cela fait pratiquement 10 ans que les textes ont de votés mais que la situation demeure aussi peu évoluée, est-ce qu’un quelconque espoir qu’il faille moins de temps pour que les choses changent, serait mal venu ?