L’atelier régional des ministres du Comité régional d’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo (CRIB), de l’Économie, des Finances et du Budget s’est tenu du mardi 07 juin au vendredi 10 juin à l’hôtel Hibiscus à Libreville. Il est question de valider les textes portant sur la fiscalité et la certification forestière, avant l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2023 de l’interdiction de l’exportation des grumes dans le Bassin du Congo.
« La décision d’interdire d’exporter les grumes au 1er janvier 2023 entraînera inévitablement une baisse considérable des recettes fiscales forestières. C’est dans cette perspective que la Commission de la CEMAC organise une série d’ateliers pour préparer les États à adapter leurs structures fiscales à cette nouvelle donne (…)Une décision qui a pour objectif d’examiner et valider le cadre harmonisé des Directives régionales de fiscalité forestière dans le but qu’ils soient pris en compte par les Etats dans les Lois de Finance 2023 », a indiqué la direction du développement industriel, des mines et du tourisme de la commission.
Au cours de la réunion, en plus des directives sous régionales de certification forestière développées par la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), la Commission de la CEMAC s’appuiera sur les structures opérationnelles du Conseil régional de la qualité, afin de proposer des outils métrologiques pour la transformation du bois et des normes indispensables à harmoniser pour l’industrialisation de la filière bois.
Cet atelier revêt un double enjeu alors que la date butoir de mise en application de l’interdiction d’exportation des grumes est prévu pour le prochain exercice budgétaire, soit au 1er janvier 2023. Cette décision rentre dans le cadre de la stratégie d’industrialisation durable de la filière bois dans le bassin du Congo.
Les pays membres sont d’ores et déjà interpellé à considérer cette nouvelle donne dans la mise en œuvre de la loi de finance de 2023, car une incidence sur les recettes fiscales forestières est inévitable. L’atelier permettra d’harmoniser les pratiques dans la zone grâce à la catégorisation des produits de bois transformés, d’examiner et valider le projet de décision portant mesures d’accompagnement à la mise en œuvre de la stratégie d’industrialisation durable de la filière bois dans le Bassin du Congo
Cet atelier rentre par ailleurs en droite ligne avec les challenges africains et mondiaux de notre ère. Alors que les questions liées à la préservation de l’environnement taraudent l’esprit des gouvernements, une politique d’industrialisation durable des ressources forestières est indispensable. La mise en commun des ressources et la définition d’un cadre règlementaire favoriseront une gestion optimale.
Les gouvernements vont devoir redoubler d’ingéniosité pour renflouer leur caisse car, les ressources forestières seront amoindries.
Les résolutions de cet atelier s’inscrivent dans la durabilité. Penser à l’industrialisation durable et responsable de la filière bois est une bonne base au développement de notre continent. La plus grande attente est actuellement la consistance dans l’application de ses dispositions et la sanction des écarts de conduite.
Cette séance de travail est la conclusion des réflexions qui avait débuté le 18 septembre 2020 autour de la mise en place d’un cadre institutionnel et règlementaire pour l’industrialisation de la filière bois dans le Bassin du Congo. L’ensemble de ces textes avaient été adoptés par le Conseil des Ministres de l’UEAC, lors de sa 36ème session ordinaire, le 27 janvier 2021.
Nous interrogeons du coup l’accord récemment signé entre l’Union Européenne et la Côte d’Ivoire au sujet de l’exportation du bois et de ses dérivés, lorsque le président de la République lui-même a exprimé ses craintes quant à la détérioration des forêts.