Les étudiants africains peinent à retrouver une scolarité normale même après s’être échappés de l’Ukraine. La crise survient et interrompt de manière abrupte les cours dans les écoles et universités, les étudiants doivent reprendre leur avenir en main.
Plusieurs étudiants vivent très mal cette situation, ne sachant plus de quelle manière agir face au status quo auquel ils font face. Ademeta Esther Oluwafeyisayo ne compte plus le nombre de demandes qu’elle a envoyé auprès des universités depuis sa fuite de l’Ukraine. Âgée de 22 ans, la jeune nigériane a pu trouver refuge en Hongrie le 10 mars après avoir échappé au bombardement incessants des troupes qui avait encercle Sumy, sa ville de résidence et dans laquelle elle poursuivait des études de médecine.
La situation dans laquelle se retrouve la jeune nigériane elle la partage de plus de 10000 autres étudiants africains dispersés dans toute l’Europe. Tous sont désormais à la recherche d’université pour poursuivre leurs rêves et ambitions.
Les étudiants africains font actuellement face à la complexité des lois migratoires de la plupart des pays européens. Les bourses disponibles sont accordées aux étudiants de nationalité ukrainienne, tandis que les frais de scolarité et le niveau de vie est très élevé et les expatriés africains ne peuvent pas s’acquitter des droits qui leur seraient demandé.
Envisager un retour dans leur pays d’origine n’est pas une option car, l’expatriation était une issue pour sortir leur famille de la précarité. Dans l’attente de réponses des universités européenne, les associations et autres organismes pourvoient à leurs besoins primaires notamment de quoi se couvrir, de quoi manger et des fonds.
Le pays depuis plus de 20 ans est une destination prisée par les étudiants africains en quête d’une formation à l’extérieur. Du fait de son faible coût de vie et des frais de scolarité abordables, plus de 800 000 étudiants en provenance de la Tanzanie, du Nigéria, du Cameroun ont étudié dans le pays en 2020.
La situation est déchirante et le traitement est inégalitaire. En effet, ayant tous subis la guerre, seuls les étudiants natifs disposent de facilité en termes de scolarité et de séjour au sein des pays de l’union européenne. Enebechi Macaulay Ebuka, vice-président de NIDO, association basée en Pologne qui assiste les étudiants africains avoue que « les gouvernements européens ont été bons, mais pas assez pour traiter les étudiants africains de la même manière que sont traitées les étudiants Ukrainiens. »
La situation de l’Ukraine s’inscrit dans le cadre de la crise en matière de gestion de réfugiés que connait l’Europe. Pour gérer le flux de plus de 6 millions de réfugiés, l’Union Européenne a accordé un statut de protection temporaire à tous les ukrainiens et à toutes les personnes y ayant résidence permanente. Ainsi, plusieurs universités dans le but d’appuyer les politiques du gouvernement ont déjà octroyé de nombreuses bourses et au risque de se retrouver en sureffectifs, l’étau se resserre de plus en plus, surtout pour les étudiants africains.
Ebuka, une étudiante africaine fait savoir que les étudiants ukrainiens ont déjà repris les cours et pour le reste, ils doivent rentrer dans leur pays et postuler pour les universités européennes. Mais, le retour à la maison n’est pas une option pour Abduljaleel, étudiant en 3ème année de médecine à Ternopil National Medical University, à l’ouest de l’Ukraine. En effet, il est parti du Nigéria en 2019 dans le but de devenir plus tard chirurgien.
Alors que le permis de résidence qui leur est octroyé s’étend sur une période maximale de trois mois, il leur est difficile de se projeter ou même espérer en un futur reluisant. Pendant ce temps, leurs camarades de classe de nationalité ukrainienne bénéficient d’appui leur permettant de repartir sur de nouvelles bases.
Plusieurs étudiants commencent à subir les séquelles liées à cette situation. En effet, en plus du traumatisme lié aux assauts militaires, les étudiants africains subissent un stress supplémentaire dû à l’incertitude quant à leur avenir.
Alors que l’année académique tire à sa fin, le statut des étudiants africains réfugiés temporairement ne se précise pas. Si le retour dans leur pays d’origine n’est pas une option, il n’en demeure pas moins que les conditions d’accès à l’université ne sont pas favorables pour eux.