Le Congo souhaite réhabiliter le port autonome de Brazzaville afin de tirer profit de toutes les opportunités qu’il a à offrir. Le ministère de l’économie fluviale et des voies navigables, département nouvellement créé se donne le défi de permettre à ce port de jouer son rôle dans la chaîne de transport en Afrique Centrale, malgré le manque de moyen financier du moment.
Les infrastructures du port de Brazzaville sont frappées de vétusté qui limite les activités. En effet, la direction du port a engagé des travaux de réhabilitation de la passerelle et du débarcadère au niveau de la gare des passagers assurant la mobilité entre Kinshasa et Brazzaville. Toutefois les ressources matérielles à disposition ne garantissent pas la fluidité du trafic.
Un travailleur navigant déclare : « actuellement, on est en difficulté. Le port n’a pas de remorqueur fonctionnel. Celui que nous avons hérité de l’ATC n’a malheureusement jamais fonctionné. On se débrouille, on n’a pas le choix. »
Le port de Brazzaville souffre d’un manque d’entretien
Par ailleurs, au rang des raisons qui ralentissent les échanges via le port est le problème d’entretien du fleuve Congo. Le débit a baissé de 83000m3 la seconde à 38000m3 la seconde tout simplement parce que le lit du fleuve est rempli de sable.
Les spécialistes ont précisé que l’entretien des rivières est indispensable pour assurer la navigabilité du fleuve et soutenir la croissance de l’économie locale au même moment que le désenclavement des populations riveraines. Autrefois assuré par l’Union européenne, les travaux d’aménagement ont été interrompus depuis que cette dernière s’est retirée.
Ceci entraine de nombreux bouleversements dans le transport des marchandises en Afrique centrale. Si de manière officielle des pertes n’ont pas été enregistrées, on peut tout de même noter une baisse du chiffre d’affaires. Le ministre devrait disposer de moyens pour construire des infrastructures et réhabiliter les ports secondaires de Mossaka, Impfondo, Ouesso, Ngombé, Pokola et le bas Kouilou.
Plus tôt en mai 2022, le gouvernement congolais avait prévu mettre à disposition la somme de 17 milliards de FCFA pour l’ensemble du chantier. Ceci permettra de reprendre l’écoulement du bois par voie portuaire et non par la route comme tel est le cas depuis quelques temps.
Pour comprendre l’enjeu que représente la poursuite des réhabilitations il est important de rappeler la position stratégique du port. En effet, il est situé à la rive droite du fleuve Congo et couvre une superficie de près de 55ha. Il est situé à mi-chemin entre l’Océan Atlantique, le port maritime de Pointe noire, le chemin de fer Congo océan, et la route Brazzaville-Pointe-Noire.