Le Mali et la Côte demeurent deux voisins énemis. On savait déjà les relations diplomatiques entre le Mali et la Côte d’Ivoire tendues, mais il semblerait que la situation n’aille pas en s’améliorant. En effet, Abidjan a annoncé hier mardi, le retrait progressif de ses troupes au sein de la Minusma d’ici le mois d’août 2023.
Cette décision a été donnée sur ordre du gouvernement ivoirien qui confirme dans une lettre de la Mission Permanente de la Côte d’Ivoire à l’ONU, le retrait progressif des personnels militaires et de police ivoiriens déployés au sein de la Minusma.
L’affaire des 49: Une suite logique ?
Même si aucune raison officielle justifiant cette décision n’a été donnée, il ne faut pas oublier que les relations entre les deux pays étaient déjà tendues, notamment à cause de l’histoire des militaires ivoiriens détenus au Mali depuis juillet dernier.
Arrivés à Bamako supposément pour la mission onusienne du Minusma, les 49 hommes ont été immédiatement arrêtés à l’aéroport international de Bamako par les forces de l’ordre maliennes après qu’ils ont été accusés d’être des mercenaires venus sur le sol malien pour nuire à la transition.
Après des négociations, 3 soldats ont pu être libérés. De quoi faire naître de l’espoir côté ivoirien, si bien que le président Ouattara avait déclaré que les choses évoluaient bien. Mais rendus à la mi-novembre, les 46 autres y sont toujours et rien ne présage une libération future. .
L’Égypte, la Grande-Bretagne et maintenant la Côte d’Ivoire
Cela fait quelques années maintenant que le Mali via la junte au pouvoir, affiche clairement ses intentions d’être un État indépendant et souverain dans tous les sens des termes. Il a d’abord commencé par couper les ponts avec la France, avant de s’en prendre à la Minusma après le renouvellement de son mandat en juin pour une année supplémentaire en exprimant une « opposition ferme » à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations sur de possibles violations des droits de l’Homme.
Avant la Côte d’Ivoire, c’était à la Grande-Bretagne d’annoncer sa volonté de retirer son contingent « plus tôt que prévu », evoquant le rapprochement du Mali avec le groupe paramilitaire russe Wagner, proche du régime de Moscou. En mi-juillet, l’Égypte annonçait également la suspension de la participation de ses 1 035 soldats au sein de la Minusma qui compte plus de 12 000 soldats et 1 700 policiers.
S’agissant de la Côte d’Ivoire, la lettre de la mission permanente ivoirienne à l’ONU a annoncé que la relève de la compagnie de protection basée à Mopti ainsi que le déploiement des officiers d’état-major et des officiers de police prévus respectivement en octobre et novembre 2022 ne pourront plus être effectués.
Alors que l’armée ivoirienne n’a pas confirmé à l’AFP si ces relèves avaient été effectivement déjà interrompues, le gouvernement ivoirien indique que les militaires et autres éléments présents au sein de la Minusma ne seront pas relevés en août 2023.
La semaine prochaine, les dirigeants de la sous-région doivent se réunir au Ghana afin de coordonner leur réponse à l’instabilité au Sahel.