Le plan mis en place par le ministère des ressources animalières et halieutiques permettra de couvrir d’ici 2026 65% des besoins de la population en matière de denrées alimentaires.
La Côte D’ivoire dans le but d’accroître sa résilience alimentaire d’ici 2026, a lancé un plan visant à renforcer les secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.
L’urgence d’une réponse face aux problèmes de sécurité alimentaire
La guerre en Ukraine a mis les États africains en général face aux limites de leurs stratégies de développement. En effet, le conflit ukrainien a depuis quelques mois entrainé une flambée des prix du blé sur le marché international. Le prix des denrées de bases telles que la farine de blé, premier intrant pour la fabrication du pain et d’autres produits de premières nécessités a connu une inflation que les populations supportent de moins en moins.
Le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques Sidi Toure a présenté un plan qui « intervient directement dans le processus de transformation socio-économique et entre dans la sécurité alimentaire des populations. » . Le plan permettra selon lui dans une large mesure de couvrir plus de 65% des besoins de consommation en produits d’origine animale et halieutique en 2026.
Le pays disposera ainsi d’une capacité de production qui permettra de résoudre de façon notoire les problèmes de sécurité alimentaire. « Le rôle du secteur des ressources animales et halieutiques dans la lutte contre la pauvreté et la faim n’est plus à démontrer. », a mentionné le ministre lors de la présentation de son plan.
Par ailleurs, ce plan permettra de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Alors que les investissements publics dans le secteur des ressources animalières et halieutiques n’ont pas dépassé les 16 milliards de FCFA, l’importation des denrées alimentaires demande la mobilisation de forte somme. Le ministre parle de 400 milliards de FCFA par an, sauf qu’en 2021 les records ont explosés : 1000 milliards de FCFA ont été alloués à l’importation des denrées alimentaires, soit l’équivalent de 10% du budget national.
Vers une Afrique moins dépendante du reste du monde
Ce plan rentre dans le grand élan de prise de conscience qu’a éveillé le conflit Ukrainien. Le montant des importations en Afrique subsaharienne touche des plafonds inimaginables alors que la zone dispose de terres arables encore non exploitées. Selon un rapport de la FAO, la région regroupe 2455 millions d’hectares dont 173 millions sont cultivés, soit le quart de la superficie potentiellement exploitable.
Le continent dispose de la solution à ses problèmes de sécurité alimentaire mais pourtant n’y concentre pas ses efforts. Pourtant, au vue des perspectives d’accroissement de la population mondiale d’ici 2050, Redah Lebtahi, expert en gestion des crises et représentant de la FAO au Sénégal déclare que « l’Afrique est ainsi en passe de devenir un continent stratégique pour l’industrie agro-alimentaire mondiale, avec près de 60% des terres non cultivées au monde ».
L’Afrique dispose d’outil stratégique pour renforcer dans un premier atteindre l’autosuffisance alimentaire mais aussi, influencer les cours des denrées sur le marché international. À l’aune de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale, il est primordial pour les Africains de prendre conscience de leurs atouts en termes de ressources naturelles.
Les entreprises locales doivent se positionner tout au long de la chaine dans ce secteur. Il s’agit de la production, mais surtout de la transformation et la distribution. Les politiques en plus de l’appui financier aux agriculteurs, doivent également mettre en place des assistances techniques dans le but de standardiser la production et réduire les écarts entre la qualité des produits afin d’être compétitif sur le marché international.