Une cinquantaine de militaires ivoiriens arrivés dimanche à l’aéroport de Bamako ont été retenus par les autorités maliennes qui s’interrogent non seulement sur la raison pour laquelle ces soldats ont débarqué sur le sol malien par un vol spécial, mais également sur l’objet de leur mission. Bien que non-armés, la thèse qui énonce une préparation d’un coup d’état par ces hommes, est très avancée, en particulier sur les réseaux sociaux.
Interviewé par l’AFP, un responsable de la police de l’aéroport de Bamako a confié que les 49 militaires ivoiriens non-armés, sont « arrivés dimanche par un vol spécial à l’aéroport de Bamako », sans pour autant disposer d’un ordre de mission. La source a par ailleurs indiqué que le personnel de l’aéroport avait prévenu les autorités nationales indiquées dans ces cas et que les soldats ivoiriens étaient retenus pour vérification.
Le début de l’enquête
Selon le responsable, il était d’abord question de conduire tous ces militaires dans un camp de gendarmerie afin de poursuivre l’enquête, avant qu’ils ne soient finalement retenus à l’aéroport de Bamako. Le responsable a rassuré les journalistes et populations sur le fait qu’aucun des hommes arrêtés n’avait subi un quelconque traitement dégradant. Le gradé de la police a précisé que des vérifications nécessaires étaient en cours et qu’il n’y avait pas eu d’arrestation.
D’après une source diplomatique ivoirienne de l’AFP, les militaires ivoiriens actuellement retenus au Mali, se sont rendus dans le pays dans le cadre d’une convention en vue de travailler sur la base logistique de la société allemande Sahelian Aviation Services. Le diplomate a confié que des Casques bleus ivoiriens de la MINUSMA basés à Mopti et Tombouctou faisaient partie des soldats interpellés. Une information que la mission de l’ONU n’a pas voulu confirmer.
Si les choses sont plus ou moins calmes sur le territoire malien, il en est autre chose sur les réseaux sociaux, où la polémique se fait grandissante depuis dimanche soir. Plusieurs internautes ont avancé la thèse selon laquelle ces militaires ivoiriens préparaient un coup d’État. Cette thèse est probablement le résultat d’une situation que les Maliens ont déjà vécu et ne connaissent que trop bien. En effet, en mai dernier, Bamako avait révélé avoir déjoué un putsch impliquant un pays occidental. Quant aux militaires ivoiriens présents au Mali sans ordre de mission, seuls les résultats de l’enquête démarrée, permettront d’en savoir davantage sur les véritables raisons de leur présence dans le pays.