Alors que les risques d’un conflit armé entre le Maroc et l’Algérie se faisaient grandissant, plongeant la région dans l’angoisse et le doute, le Royaume du Maroc aurait déboursé le montant colossal de quinze millions d’euros pour s’équiper en armement, durant la seule année 2021.
Dans un rapport sur les exportations d’équipements de défense, le ministre d’État espagnol au Commerce a déclaré que le montant exact des équipements militaires vendus par le Royaume d’Espagne au Maroc au cours de l’année écoulée s’élevait à 14,9 millions d’euros. Il s’agit de divers matériels, dont des véhicules militaires, des notices etc…
Outre le matériel roulant, le Royaume d’Espagne fournit au Maroc des pièces détachées pour les avions de transport de fabrication espagnole, des mortiers, 91 véhicules de transport et des consommables pour la réparation des chaînes de chars de combat. Rien qu’en 2021, les Forces armées royales ont ajouté ces achats d’armes à de multiples commandes, sans compter les livraisons d’armes reçues par l’armée marocaine.
Début de l’escalade entre l’Algérie et le Maroc
L’achat par Rabat de cette quantité d’arme importante à Madrid intervient à un moment très sensible, les tensions entre le Maroc et l’Algérie faisant surface de temps à autre. En effet, on rappelle que le 22 septembre 2021, à l’issue d’une réunion du Conseil suprême de sécurité présidée par le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a décidé de fermer immédiatement son espace aérien et d’interdire les vols au Maroc. Alger se disait poussé à bout « face à la poursuite des provocations marocaines et des pratiques hostiles ».
Un peu plus tôt, le 24 août 2021, Alger avait décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc en raison des « actions hostiles » du royaume du Maroc. « L’histoire montre que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé les hostilités contre l’Algérie », a déploré Alger. « L’aggravation de la crise est de la responsabilité des dirigeants du royaume », a déclaré Ramtane Lamamra, chef des affaires étrangères de l’Algérie.
L’Espagne et son rôle de fournisseur d’armes pour le Maroc
À cette époque, l’Armée nationale populaire a commencé à monter en puissance, menant de nombreux exercices militaires près de la frontière marocaine. Exercices navals, terrestres et même aériens. Il y a même des signes que l’armée algérienne a placé ses armes en direction de ses voisins.
Le Maroc, quant à lui, n’est pas resté les bras croisés. En fait, les Forces armées royales ont commencé à acquérir des armes. Du matériel militaire arrivait au Maroc de toutes parts. De Turquie, Israël, USA. Du matériel diversifié : Des chasseurs, des pièces de rechange, des véhicules, des munitions ou encore des drones ont été acquis par le Maroc qui se prépare à une éventuelle guerre avec l’Algérie. Là, on apprend que l’Espagne a participé à l’armement du Maroc durant la même période. Si la guerre éclate entre les deux pays, le Maroc utilisera certainement des armes obtenues de l’Espagne.
Fort heureusement les dirigeants des deux pays d’Afrique du Nord ont su apaiser les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en conflit armé bien qu’elles subsistent encore notamment sur la question du Sahara occidental.
Les prises de positions de l’Espagne lors de ce conflit nous poussent à fortement nous interroger sur le rôle joué par ses puissances étrangères dans le continent lors de conflits régionaux. Quand les grands promoteurs des droits de l’Homme, de la liberté, de la « civilisation » et de la paix jouent les pompiers pyromanes, on peut se demander pourquoi continuer à leur accorder ce statut de défenseurs de droit de l’Homme mais surtout pourquoi leur donnons-nous continuellement le droit d’intervenir dans nos conflits ?