Le conflit qui dure depuis maintenant 17 mois opposant les forces gouvernementales au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a créé une crise humanitaire dans le nord du pays et soulevé des craintes quant à la possibilité d’une famine dans le Tigré, qui subit depuis de nombreux mois ce que l’ONU décrit comme un blocus de facto.
Les convois d’aide ont été interrompues à la mi-décembre les autorités d’Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré se jetant mutuellement la pierre quant au blocage des convois d’aide, et les fournitures médicales et autres limitées sont les seules ayant pu être acheminées par avion.
Cependant les premiers nouveaux convois envoyés sont finalement arrivés à bon port début avril, près d’une semaine après la déclaration de la trêve.
LeCICR a déclaré jeudi sur Twitter qu’un autre convoi transportant de la nourriture et des fournitures médicales, ainsi que des articles ménagers, était arrivé à Mekele, la capitale du Tigré. Un deuxième convoi est en route pour Mekele.
« 47 camions avec de la nourriture, de la nutrition et d’autres fournitures vitales, plus trois camions-citernes de carburant – fondamental pour livrer ces articles aux communautés du #Tigré », a-t-il tweeté.
Un manque extrême de nourriture
Ces premières aides sont toutefois insuffisantes pour répondre aux besoins des 4,6 millions, 83 %, d’habitants de la région qui sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 2 millions souffrent d’une « pénurie extrême de nourriture », selon le PAM.
Dans un communiqué publié jeudi, le gouvernement éthiopien a déclaré qu’il « réaffirme son engagement à travailler en étroite collaboration avec la communauté internationale et les autres parties prenantes pour assurer un accès approprié à l’aide humanitaire ».
« Le gouvernement exhorte également la communauté internationale à faire pression sur les militants du Tigré pour qu’ils se retirent complètement des zones qu’ils occupent dans les régions d’Afar et d’Amhara afin d’ouvrir la voie à un acheminement fluide de l’aide pour les personnes dans le besoin. »
Le retrait du TPLF des deux régions voisines du Tigré était une condition clé fixée par le gouvernement lorsqu’il a annoncé une trêve humanitaire le 24 mars.
Les rebelles ont de leur côté exigé des autorités éthiopiennes qu’elles aillent « au-delà des promesses vides et à prendre des mesures concrètes pour faciliter un accès humanitaire sans entrave » au Tigré.
En début de semaine, le TPLF a annoncé le départ de ses troupes d’Erebti, l’une des zones qu’il occupe à Afar.
Le gouvernement et les rebelles s’accusent mutuellement depuis longtemps de bloquer l’accès des convoi d’aide au Tigré, où la population vit sans services de base.
La guerre a été à l’origine de la mort d’un nombre incalculable de personnes, du déplacement de plus de deux millions de personnes et laissé plus de neuf millions de personnes dans le besoin d’une aide alimentaire, selon l’ONU.