Les rebelles de l’Armée de libération Oromo (OLA) ont été accusé par le gouvernement éthiopien, d’un massacre de civils à Oromia lundi.
Lundi soir, le premier ministre Abiy Ahmed a annoncé que la région de l’Oromia a été sujet d’un nouveau massacre. Il accuse les rebelles de l’OLA d’avoir perpétrés ce massacre. « Des citoyens vivant dans la zone administrative de Qellem Wollega, dans l’État régional de l’Oromia ont été massacrés », a tweeté Abiy Ahmed sur son compte officiel, sans préciser la date des faits ou leur localisation exacte.
Selon le premier ministre, l’Armée de libération de l’Oromo « infligeait des dommages » aux civils alors que ses combattants fuyaient une offensive des forces de sécurité dans l’Oromia.
Le bureau d’Abiy n’a pas fourni de chiffres sur les morts et il n’a pas été possible de vérifier l’information car l’accès à Oromia est restreint. La région où les meurtres ont eu lieu était également sous le coup d’une panne de communication.
Un possible bilan de 150 à 160 personnes tuées
« Personne n’est venu à notre secours » un survivant a déclaré à l’Amhara Media Corporation, un média régional géré par l’État. « Ils (les attaquants) sont partis et les corps sont maintenant ramassés, jusqu’à présent 300 (corps) ont été ramassés », a déclaré le survivant. « Mais il est encore tôt, il y en a beaucoup d’autres dont nous ne savons pas où ils sont ».
L’Amhara Association of America (AAA), basée aux États-Unis,ayant des sources sur le terrain, a déclaré à l’agence de presse Associated Press qu’elle pense que 150 à 160 personnes pourraient avoir été tuées dans les attaques. Par ailleurs l’AAA déclaré à l’agence de presse AFP que l’attaque de lundi visait les Amhara dans un village du district de Hawa Gelan, à Qellem Wollega.
En effet, Les autorités ont imputé à l’OLA un certain nombre de meurtres visant les Amharas, le deuxième groupe ethnique d’Éthiopie, bien que les rebelles aient nié toute responsabilité.
Le premier ministre a promis de mettre en miette ce groupe armé, « Nous poursuivrons ce groupe terroriste jusqu’au bout et l’éradiquerons » a-t-il déclaré.
« Insécurité incessante dans la zone » d’Oromia
La Commission éthiopienne des droits de l’Homme (EHRC), un organisme indépendant affilié à l’État, a dénoncé lundi soir « l’insécurité incessante dans la zone et ce qui s’apparente à une tuerie ethniquement ciblée ».
Le chef de l’EHRC, Daniel Bekele, a appelé dans un communiqué à un « renforcement urgent des forces gouvernementales pour empêcher d’autres morts civiles ». Selon l’EHRC, les forces gouvernementales de sécurité semblent avoir atteint la zone, mais les habitants continuent de chercher refuge ailleurs.
Le 18 juin, des hommes armés avaient massacré des centaines de civils, en majorité amhara, dans le hameau de Tole, situé dans la zone d’Ouest Wollega, voisine de celle Qellem Wollega, en Oromia. Aucun bilan officiel n’a été publié, mais Billene Seyoum, une porte-parole du premier ministre, a indiqué le 30 juin à la presse que 338 victimes avaient d’ores et déjà été identifiées.
Les forces armées éthiopiennes combattent depuis des années une rébellion de l’OLA dans l’Oromia, la région la plus vaste et la plus peuplée qui borde le Sud-Soudan.
Une enquête « impartiale et approfondie »
Les autorités et des survivants ont attribué ce massacre à l’OLA qui a démenti, mettant en cause une milice progouvernementale. La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, a demandé aux autorités éthiopiennes une enquête « impartiale et approfondie ».
Lundi matin, Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé un « cycle persistant de violences » tant de la part des forces de sécurité que des rebelles contre les civils. Le conflit dans le nord de l’Éthiopie, qui oppose depuis novembre 2020 le gouvernement aux rebelles de la région du Tigré, éclipse ces violences en Oromia, où « règne une impunité généralisée », selon l’organisation.