Lundi, un des porte-parole des autorités rebelles du Tigré a annoncé qu’après le gouvernement, c’est au tour des rebelles de la région éthiopienne de mettre sur pied une équipe de négociateurs pour discuter de la paix. Cette décision semble survenir après que le gouvernement fédéral éthiopien en guerre depuis novembre 2020 contre les rebelles du Tigré, a accusé ces derniers de n’avoir pris aucune mesure en faveur de la paix.
Tout est encore flou au sujet des futures négociations qui ont été évoquées par le premier ministre Abiy Ahmed pour la première fois en mi- juin. Ni aucune date, ni aucun lieu ou cadre n’ont jusqu’ici été fixés, alors que les deux parties continuent de diverger sur l’identité du futur médiateur. Si Addis Abeba ne veut discuter que sous les auspices de l’Union africaine (UA), les rebelles quant à eux, exigent une médiation du président kényan Uhuru Kenyatta.
Des efforts de paix
Interviewé par l’AFP vendredi, Getachew Reda, un porte-parole des rebelles a déclaré qu’ils étaient prêts à envoyer une délégation à Nairobi et qu’ils avaient formé une équipe composée de membres de haut rang. Reda a répété que toute discussion devrait impliquer le président Kenyatta, qui a été très actif ces derniers mois dans les efforts de paix. « Il serait totalement irresponsable pour nous de laisser tout le processus de négociations à l’UA », a-t-il poursuivi à ce sujet.
Statut de zone contestée
En Éthiopie, les rebelles sont issus du TPLF (Front de libération du Peuple du Tigré) un parti qui a dirigé le pays pendant près de trois décennies jusqu’en 2018. Ces rebelles dénoncent « la proximité » entre Olusegun Obasanjo, médiateur de l’UA et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Par ailleurs, Reda a réitéré que le statut de la zone contestée du Tigré occidental n’était pas négociable. Cette zone fait l’objet de revendications entre les Tigréens et leurs voisins amhara (la deuxième population ethnolinguistique du pays) et est actuellement occupée par les forces de la région de l’Amhara qui ont prêté main forte à l’armée fédérale au Tigré.
Situation humanitaire critique
Alors qu’ils étaient déjà mécontents du fait qu’il ait renoncé à anéantir le TPLF, aujourd’hui les nationalistes amharas, suspectent Abiy Ahmed de vouloir faire la paix à leurs dépens.
C’est au cours de l’année 2021 que le TPLF a repris le contrôle de l’essentiel du Tigré, où les combats ont quasiment cessé depuis une « trêve humanitaire » fin mars. Seulement, à cause de son enclavement, la situation humanitaire dans la région est catastrophique car privée de nombreux services essentiels notamment l’électricité, les télécommunications, les banques et le carburant.