Dans un contexte d’une guerre de mots entre les dirigeants éthiopiens et ceux de la région du Tigré au sujet des préparatifs d’une nouvelle série de combats dans le pays qui fait face à un conflit depuis plus de 18 mois, le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) a annoncé la libération des prisonniers sur Twitter vendredi.
En effet, dans le cadre d’une amnistie, les forces rebelles du Tigré qui combattent l’armée fédérale éthiopienne ont déclaré qu’elles libéreront 4 208 prisonniers de guerre, dont 401 sont des femmes, selon le tweet du TPLF.
Un éventuel calvaire pour les populations
Cette guerre civile éthiopienne a débuté en novembre 2020, lorsqu’en réponse aux attaques des rebelles tigrées contre les camps de l’armée, le gouvernement central a envoyé ses troupes afin de renverser le parti TPLF au pouvoir dans la région du Tigré. Cette guerre civile a plus affecté l’innocente population. Selon les Nations unies, des centaines de milliers de personnes ont été poussées au bord de la famine, plus de deux millions de personnes ont été déplacées et plus de neuf millions ont besoin d’une aide alimentaire.
Des mesures atténuantes
Depuis juillet 2021, les forces fédérales ont bouclé la région du Tigré, empêchant la livraison de nourriture et d’une aide désespérément nécessaire. Cependant, ces derniers mois, le gouvernement éthiopien a assoupli les restrictions pour permettre un meilleur flux d’aide dans la région du Tigré.
La décision de libérer les prisonniers fait suite à des semaines de pourparlers entre les commandants militaires des deux côtés, selon un diplomate étranger à Addis-Abeba, qui a déclaré qu’aucune discussion n’avait encore eu lieu au niveau politique. C’est effectivement la deuxième fois que les forces du Tigré annoncent la libération de prisonniers de guerre En juillet dernier, elles ont annoncé la libération de 1 000 soldats de l’armée fédérale après les avoir fait défiler devant le public.
La plupart d’entre eux ont été capturés [lors de combats] en dehors de la région du Tigré, et d’autres ont rejoint le combat dans le cadre d’une conscription forcée
A déclaré Birhane Kebede, coordinateur du centre des prisonniers de la région.
Birhane Kebede a également déclaré que les personnes handicapées, malades et les femmes ayant accouché en détention étaient prioritaires pour la libération.
L’importance de ces décisions
« Ces libérations sont probablement à la fois un signe de bonne volonté et aussi de la pénurie alimentaire aiguë au Tigré », a déclaré à l’Associated Press William Davison, analyste principal de l’International Crisis Group pour l’Éthiopie. Il a ajouté que « maintenant que les flux d’aide vers la région [du Tigré] ont augmenté dans un contexte d’accalmie prolongée des combats à grande échelle, le gouvernement fédéral devrait rétablir les services vitaux tels que les services bancaires et faire avancer le processus de paix en ouvrant des pourparlers sur un cessez-le-feu permanent avec les dirigeants du Tigré ».