La semaine dernière, l’ancien président togolais Yayi Boni a enchaîné les rencontres avec des personnalités guinéennes en vue trouver un compromis sur le chronogramme de la transition et même un moyen de réconcilier les Guinéens.
C’est en sa qualité facilitateur désigné par la CEDEAO dans le cadre de la résolution de la crise guinéenne, que Boni Yayi, a eu ces entretiens avec des politiciens et autres personnalités importantes guinéennes.
Réconcilier le peuple de Guinée
Parmi les personnes rencontrées par Yayi Boni se trouvaient des responsables de partis politiques, des représentants d’organisations de la société civile et les nouvelles autorités guinéennes dont le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya et le nouveau Premier ministre, Bernard Goumou.
Ces entretiens s’inscrivent dans le cadre des actions visant à ramener les Guinéens à un seul et unique peuple soudé. Pour cela, la CEDEAO a décidé d’un délai de 24 mois au lieu des 36 mois, déjà décidés par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Projet réalisable ou purement utopique ?
À la suite de cet enchaînement de rencontres, l’opinion publique nationale et internationale se demande si la CEDEAO parviendra à concilier les deux parties, surtout que c’est la 2e fois que Yayi Boni se rend à Conakry sans pour autant, voir des résultats.
Cette fois-ci, le médiateur a dû prendre en compte les multiples demandes des membres de la société guinéenne qui souhaitent la mise en place d’un cadre de dialogue crédible entre le CNRD et le gouvernement d’une part et les autres acteurs politiques et sociaux de l’autre part.
D’autres revendications concernent entre autres, la libération des prisonniers politiques et de la société civile, l’arrêt des harcèlements et poursuites judiciaires contre les leaders politiques, les acteurs de la société civile et l’annulation de l’arrêt portant dissolution du FNDC.
Un dialogue inclusif
Alors qu’il y a eu ces rencontres, d’autres instances qui n’ont pas été conviées à s’exprimer sur leurs demandes, se sont indignées et ont crié à la marginalisation. C’est le cas de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme qui n’a pas eu le droit de faire part de ses revendications, malgré qu’elle ait assisté à la table du médiateur.
Toutes ces hésitations à rendre le projet réellement inclusif, montrent que le médiateur doit également fournir des efforts pour qu’il puisse mener à bien et remplir sa mission. Il est donc nécessaire pour lui d’écouter d’une oreille attentive, les acteurs défavorables et les avis contradictoires et créer une atmosphère propice au dialogue, en fonction de ces personnes. Car il ne faudrait surtout pas annoncer des « bonnes nouvelles » qui ne plairont pas à tous.
En définitive, le médiateur, les parties prenantes au dialogue devront fournir des efforts pour parvenir à l’objectif souhaité. Les nouvelles autorités de Conakry ne sont pas reste et devront-elles aussi, mettre de l’eau dans leur vin car, il n’y a qu’en fournissant des efforts et en faisant des sacrifices que la paix reviendra en Guinée, pour le plus grand plaisir de son peuple.