11 sous-traitants de l’entreprise pétrolière Tradex SA ont été interpellés par la justice pour « soupçon de fraude à la carte pétrolière ». Les prévenus dans cette affaire sont membre de la société Downstream consulting SA, le gérant mandataire depuis un contrat cadre signé en 2004 de toutes les stations Tradex au Cameroun et au Tchad.
Approché par une dépêche camerounaise, le responsable de Tradex SA a expressément fait comprendre qu’« Aucun salarié de Tradex S.A n’est détenu où que ce soit dans la République du Cameroun, ou même à l’étranger ». L’entreprise tient à cet effet à se détacher des dérives qui ont été enregistrées.
Downstream consulting SA ne s’est pas prononcé sur cette affaire. Nous pouvons cependant sur leur site officiel lire ce qui suit : « Après la libéralisation du secteur de la distribution pétrolière au Cameroun, notre mission essentielle était le consulting et l’accompagnement de Tradex dans la création et le développement d’un réseau de stations-service. Par la suite, l’ouverture des stations-service Tradex nous a conduits à recruter, former et mettre à disposition le personnel temporaire qui devait y travailler dans le cadre d’une gérance directe. La mise à disposition du personnel a évolué vers la gérance en mandat, permettant à Tradex de conserver le plein contrôle de ses stations et de sauvegarder les emplois créés »
Le cas des 11 sous-traitants de Tradex : un cas parmi tant d’autres
Alors que les dessous de cette affaire ne sont pas encore révélés, il est difficile de mesurer la gravité des faits qui ont mené à l’arrestation des 11 sous-traitants. Cette situation s’inscrit cependant dans la ligne de toutes les fraudes et écarts qu’enregistrent le Cameroun.
Les actes du géant de matières premières Glencore ont été sanctionnés pour corruption de plusieurs gouvernements africains. Au même moment, on enregistre les conséquences de l’évasion fiscale qui coûtent près de 78 milliards par an et les cas d’escroquerie pour lesquels le Cameroun est souvent mentionné et à cause lesquels on lui exige d’épurer son environnement des affaires.
Le cadre judiciaire camerounais dispose d’une grande marge de manœuvre favorable à la détection et à la sanction de fraude. Ceci permet d’anticiper sur les dérives et de sanctionner avant que les conséquences ne deviennent immaitrisables. Par ailleurs, une actualisation de la juridiction est indispensable notamment en matière de crypto monnaie, cybercriminalité ou encore en ce qui concerne le prix des transferts pour les multinationales.