Le 29 juillet dernier, Alika Ogorchukwu, un ressortissant nigérian de 39 ans, résidant en Italie et travaillant en tant que vendeur ambulant, a été tué en plein jour par ce qui semblait être un italien. Dans la vidéo de l’agression filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir le défunt couché au sol et luttant, tandis qu’il se faisait étrangler. Malgré plusieurs cris d’indignation, aucun spectateur n’est venu en aide à Alika qui a fini par perdre la vie. Samedi, des italiens noirs ont défilé dans une ville balnéaire afin d’inciter les autorités italiennes à reconnaître le motif racial de ce meurtre.
Suite au tragique incident, la police a arrêté un suspect, le dénommé Filippo Ferlazzo, âgé de 32 ans. Mais, alors que toutes les indignations pointaient vers un meurtre à motivation raciste, la police italienne a rapidement exclu cette piste.
Détails sur le drame
Ogorchukwu était un vendeur ambulant et ainsi que sa profession l’y obligeait, il était appelé à être en contact avec les passants, ses potentiels clients. D’après certains témoignages, il aurait complimenté le compagnon de Ferlazzo, tout en essayant de faire une vente ou de demander de la monnaie. Tandis que d’autres affirment qu’il aurait touché ou caressé le bras de son compagnon. Peu importe ce qu’il a fait, c’est ce geste qui a coûté la vie à Alika Ogorchukwu.
Après un accident, il a dû avoir recours à une béquille pour se déplacer. Selon la police italienne, c’est cette béquille que le suspect Ferlazzo a utilisée pour le frapper, après l’avoir poursuivi sur quelque 200 mètres dans une rue commerçante bordée de boutiques haut de gamme.
Racisme ou pas racisme ?
Très vite après cet incident, plusieurs personnes notamment des internautes, ont attribué ce meurtre au racisme. D’ailleurs, une trentaine d’organisations ont fait part de leur intention de se joindre à l’accusation en tant que plaignant civil au nom des « personnes racisées ».
Alors que les forces de l’ordre et les habitants de la ville, à un mauvais concours de circonstances qui a conduit le nigérian à la rencontre malheureuse de cet homme ayant des antécédents de maladie mentale attestés par la justice.
De son côté, Charity Oriakhi, la veuve d’Ogorchukwu, hésite à parler de meurtre à motivation raciste, affirmant que son mari et elle s’étaient toujours sentis les bienvenus en Italie où il n’a jamais eu d’expériences négatives avec ses clients ou des passants. Bien au contraire, Charity Oriakhi a déclaré que son mari avait souvent l’habitude de rentrer avec des cadeaux offerts par des italiens à leur fils de 8 ans.
Les réactions des autorités
Le gouvernement nigérian quant à lui, a vivement condamné la mort de son ressortissant via le ministère des affaires étrangères qui a exhorté les autorités italiennes à « traduire en justice sans délai l’auteur de cet acte odieux« .
En Italie, les responsables de la ville Civitanova Marche où s’est déroulé l’incident, sont inquiets quant à la politisation de l’assassinat, au moment où le pays se prépare pour les élections parlementaires du mois prochain. Le motif racial est si significatif que le journal local, il Resto del Carlino, a publié un titre promettant que « le mot racisme » ne serait pas utilisé pendant la marche de samedi.
Mais un manifeste pour l’événement, présenté comme le premier du pays à être organisé par des italiens noirs, énumère la reconnaissance du rôle de la race dans ce qui est arrivé à Ogorchukwu comme la première de 11 demandes.
Alika Ogorchukwu était un homme simple et travailleur qui voulait uniquement gagner sa vie dignement afin de subvenir aux besoins de sa famille. Alors que le monde a les yeux rivés sur la justice qu’on espère être faite, nos pensées vont à Charity et son fils, qui devront désormais vivre avec les souvenirs de celui avec qui ils ont partagé des années de leur vie.