Le Kenya abrite des jeu olympique qui lui ressemble et allant en cohérence avec ses problèmes. Auparavant, dans la culture massaï, pour prouver leur virilité, les guerriers de la tribu devaient tuer un lion. Une tradition qui, en plus du braconnage et de la sécheresse qui frappe de plein fouet le Kenya, ont participé à la forte baisse de la population de ces félins. Pour les protéger, des jeux olympiques massaï ont été organisés afin de remplacer la chasse de ces animaux menacés d’extinction, par les sports.
C’est au rythme de chants traditionnels entêtants que les athlètes, vêtus de costumes bigarrés, se préparent pour les différentes épreuves.
Les Lions en voie de disparition
La population des Lions au Kenya est passée de 30.000 dans les années 70 à un peu plus de 2000 aujourd’hui. Une diminution drastique qui a alerté Tom Hill, co-fondateur de la Fondation Big Life, qui a déploré le fait qu’il ne reste plus que 23.000 lions dans tout le continent.
Favorisée par les traditions massaï mais aussi par le braconnage et la sécheresse qui a atteint un niveau inédit depuis 40 ans, l’espèce de ces félins est plus que jamais en danger, en particulier dans la réserve de Kimana où la terre, plus sèche que jamais, n’aide pas les bêtes.
Les jeux olympiques massaï
Justement, la réserve de Kimana, elle est située à quelques 200 km au sud de Nairobi, près de la frontière avec la Tanzanie. C’est dans cet espace qu’a lieu la compétition tous les 2 ans.
Créés en 2012 par les chefs de la communauté et la fondation Big Life une organisation de défense de l’environnement, les jeux olympiques massaï sont beaucoup plus qu’un sport. Pour les participants qui ne sont autres que des membres de la communauté massaï, ces jeux sont un moyen de préserver leurs terres mais représentent également un moyen de protéger les lions et assurer leur survie.
Pour Tom Hill, il s’agit grâce à ce rendez-vous sportif, de créer un modèle pour la préservation de la biodiversité en Afrique. Avec les mesures prises par Big Life, telles que le fond mis en place pour compenser les bergers dont le bétail a été attaqué par les lions, en l’espace de 10 ans, la chasse aux lions a été considérablement limitée et leur nombre dans la région est passé de quelques uns seulement, à près de 250 désormais.
Des épreuves taillées sur mesure
Durant la compétition, quelques 160 jeunes massaï dont 120 hommes et 40 femmes prennent part aux activités sportives. Parmi celles-ci, l’on retrouve les épreuves de courses classiques où les participants s’affrontent sur des distances allant de 100 à 5000 mètres.
Certaines épreuves ont même été adaptées aux coutumes locales. C’est le cas avec les « rangus », des massues de bois destinées à se protéger des hyènes, qui remplacent notamment les disques dans les épreuves de lancer.
Dans une autre discipline revisitée, les participants s’affrontent sur une épreuve de saut en hauteur, où le but est de bondir pour toucher une corde avec le haut de son crâne. Cette épreuve reproduit « l’Adumu », la célèbre danse sautante pratiquée par les Massaï lors de cérémonies.
Lors ddes jeux olympiques massaï, les vainqueurs aux épreuves reçoivent, en guise de prix, des têtes de bétail qui sont une source de revenu importante chez les Massaï, mais aussi des bourses scolaires ou de l’argent.
Une initiative hautement appréciée
Depuis sa création, la compétition bénéficie du parrainage de David Rudisha, champion olympique kényan du 800 mètres, recordman mondial de la distance et membre de la communauté massaï.
C’est une compétition hautement appréciée par les anciens qui reconnaissent l’importance de la protection et la préservation de l’espèce. Sans oublier le fait que la présence d’animaux est source d’emplois pour les jeunes, notamment dans le secteur du tourisme. Grâce à tous ces avantages, les anciens affirment ne plus avoir de raison de chasser les animaux.