Passer de simple animal à moyen de transport ? Tel est devenu le destin des ânes de Mwingi au Kenya, grâce à l’initiative des femmes de la région qui ont décidé de transformer ces bêtes en moyens de transport afin de promouvoir leur émancipation financière.
Contrairement aux autres zones du pays, Mwingi a des réseaux routiers moins développés en plus d’être une région semi-aride.
Les efforts fournis par les femmes de Mwingi et leurs partenaires
Loin de n’être que des bénéficiaires des efforts fournis par les ânes, les femmes de Mwingi veillent également à leur santé et leur bien-être. Et dans ce domaine, ce sont Brooke East Africa et Caritas Kitui qui ont été les premiers à soutenir les femmes dans cette initiative.
Florence Ndeti, une responsable à Caritas explique que cette idée est née après avoir constaté que les ânes manquaient de soins appropriés et étaient considérés uniquement comme des bêtes. Un problème auquel il fallait remédier. Afin de leur faire voir la valeur économique des ânes et participer à leur développement et bien-être au quotidien, Caritas a réuni propriétaires, utilisateurs, professionnels et populations autour du projet.
Josprinta est à la tête d’une coopérative de femmes qui mettent en commun les ressources générées par les revenus que leur rapportent les ânes, pour développer leur économie, tout en favorisant leur épanouissement personnel. La coopérative est un véritable travail de groupe puisqu’elles travaillent toutes ensemble.
D’après les explications de Josprinta, lorsqu’elle obtient un contrat pour fournir de l’eau par exemple, elle fait appel aux femmes de la coopérative afin qu’ensemble, elles puissent collecter de l’argent qui servira à nourrir et s’occuper de leurs familles. Elle rajoute que grâce aux revenus qu’elles arrivent à gagner, les femmes de Mwingi sont à même de se servir de leurs propres ânes et même de centraliser les fonds pour gérer les frais de scolarité de leurs enfants.
Une activité qui n’est pas dénuée de risques
Mais comme toute activité génératrice de revenus, celle-ci n’est pas en reste et comporte quelques risques et difficultés. Pour les femmes de Mwingi, il s’agit de la création récente d’un abattoir dans la région qui inquiète les concernées, notamment Caritas, quant à la diminution du nombre d’ânes. Outre cela, le vol d’ânes dans la région est un fait qui inquiète les femmes par rapport aux recettes qui risquent une interruption.
Une aussi belle et admirable initiative est à encourager. Il serait dommage que ces femmes qui ont déjà réussi à trouver un moyen pour être indépendantes financièrement, perdent tout à cause d’une situation que l’on pourrait contrôler. Évidemment, il faudrait qu’elles bénéficient du soutien de la police ou de tout corps des forces de l’ordre pouvant assurer la sécurité des bêtes. Sans oublier un contrôle plus prononcé au niveau de l’abattoir, en s’assurant que les bêtes tuées ne représentent pas de pertes pour les femmes concernées par l’activité.