Depuis des semaines au Kenya, une pénurie de carburant sévi, entraînant ainsi de longues files d’attente dans les stations-service, des perturbations dans le système de transport public, une hausse des prix des marchandises, et des voyageurs et automobilistes laissés en plan.
Pour le gouvernement kenyan c’est la faute des compagnies étrangères de carburant qui conservent leur stocks en entendant l’annonce des nouveaux prix au milieu du mois. Car, les installations de stockage gouvernementales sont toujours approvisionnées.
Le gouvernement a ordonné l’expulsion de Christian Bergeron, le PDG de Rubis Energy Kenya, une filiale du groupe Rubis basé en France, pour ce qu’il considère comme un sabotage économique.
Il estime que les négociants en pétrole limitent l’approvisionnement en carburant du marché local et donnent plutôt la priorité à l’exportation vers les pays voisins.
Le permis de travail de M. Bergeron a été révoqué car le gouvernement kenyan l’accuse de stocker du carburant, ce qui a conduit à la pénurie. Le gouvernement menace également de punir les entreprises accusées en fixant une limite au volume de carburant qu’elles seront autorisées à importer au cours du prochain trimestre.
La Commission de régulation de l’énergie (ERC) du Kenya fixe chaque mois les prix de détail maximum à la pompe pour divers produits, et cela reste la règle du 15 du mois civil au 14 du mois suivant.
Les compagnies pétrolières kényanes avaient l’habitude de vendre environ 65 % de leurs importations sur le marché local, le reste étant destiné à l’Ouganda, au Rwanda et à la RDC. Cependant, afin d’atténuer leur manque de liquidités, les entreprises ont désormais augmenté la part destinée aux pays voisins à environ 60 %.