Les résultats des dernières élections présidentielles au Kenya ne font pas l’unanimité. Des foyers de tension se sont créés dans plusieurs zones du pays après l’annonce de la victoire du vice-président sortant William Ruto à l’élection présidentielle du 9 août 2022. Les forces de l’ordre ont été déployées afin de maitriser la situation et éviter des pertes en vies humaines comme tel fut le cas aux dernières élections présidentielles.
William Ruto a été élu dès le premier tour avec 50,49% des voix contre 48,85% pour Raila Odinga ce scrutin avait une importance capitale pour la locomotive économique d’Afrique de l’Est. A l’annonce des résultats, plusieurs furent indignés, ne manquant pas d’exprimer leur mécontentement au moyen de la violence. La police a été massivement déployée dans certaine zone du pays afin de mieux encadrer ses manifestations post-électorales.
Kenya : De violentes manifestations à la suite des élections.
Plusieurs quartiers populaires de la capitale sont le siège de ces violentes manifestations. Nous pouvons citer Mathare, Kayole et Kibera. Les jeunes de ces localités ont bloqué la voie publique avec des pneus enflammés, lançant des pierres tandis que d’autres soufflaient dans des vuvuzelas et d’autres instruments exprimant l’écho de leur désabusement.
Pour ces derniers, le scrutin a été fraudé et les voies qui revenaient à Raila Odinga ont été détournées. Le vote de Baba (« papa », en Swahili le surnom donné par ses partisans à Raila Odinga) « a été volé », a dénoncé Emmanuel Otieno, un chauffeur de moto-taxi. Isaac Onyango, 24 ans les yeux irrités par les tirs de lacrymogènes lancés par la police pour disperser la foule « Le gouvernement doit nous écouter. Il doit refaire les élections. Raila Odinga doit être président ».
Il rajoute qu’en référence à la présidentielle d’août 2017 annulée par la plus haute juridiction du pays en raison d’irrégularités « Nous continuerons à protester jusqu’à ce que la Cour Suprême du Kenya nous écoute », a-t-il assuré
Eldoret, dans la vallée du Rift est en joie suite au résultat de cette élection. L’enfant du pays a remporté la victoire. « C’est un jour fantastique ! Je me sens très, très heureuse, très fière. Ce pays avait besoin de changement », a déclaré James Kipror, 32 ans.
La situation que vit le Kenya est récurrente dans plusieurs pays d’Afrique à la suite des élections. La plupart du temps des violences post-électorales sont au rendez-vous. Depuis 2002, le Kenya ne connait aucun répit après un scrutin.
Les partis d’opposition et la société civile devrait dans une large mesure trouver un autre moyen d’exprimer leur désaccord dans de pareille circonstance. Le dispositif juridique devrait créer les créneaux permettant de manifester pacifiquement.
Au-delà de toute considération, le président kenyan et désormais connu et son premier défi semble être celui de gérer les foyers de tensions nés du fait de son élection