Le 9 août dernier se déroulaient au Kenya, les élections présidentielles cruciales qui opposaient William Ruto à Raila Odinga. Au bout de 6 jours de décompte des bulletins, la commission électorale kenyane a donné pour vainqueur William Ruto, le vice-président sortant avec 50,49% des voix. Alors qu’elle avait jusqu’ici été louée pour son professionnalisme, la commission électorale s’est complètement désintégrée le 15 août dernier, au terme d’une journée chaotique. Après que son opposant Odinga a qualifié ces résultats de parodie, le nouveau président élu s’est exprimé à l’attention de la communauté nationale et internationale.
« S’il y a des procédures judiciaires, nous coopèrerons, car nous sommes démocrates et nous croyons en l’État de droit » a répondu William Ruto à son adversaire Raila Odinga, qui a promis de déposer un recours en justice, à la suite des résultats de l’élection.
Un président confiant
Lors de sa prise de parole, soit deux jours après l’annonce de sa victoire, William Ruto n’a pas cité le nom de son adversaire et a attendu la fin de son intervention avant d’évoquer le recours potentiel en justice qui vise à contester son élection à la tête du Kenya. Bien qu’il ait évoqué la fin du processus en cours qu’il attend impatiemment, Ruto n’a pas manqué de parler de sa future gouvernance comme si de rien n’était, malgré le scandale qui l’entoure.
C’est un président confiant et impatient de gouverner qui s’est exprimé. Conscient des grandes attentes du peuple kényan qu’il a désormais le devoir de combler, Ruto a reconnu qu’il n’y avait pas de temps à perdre et qu’il fallait faire avancer le pays.
Les promesses présidentielles
En tant que chef d’état, William Ruto a promis de mener une politique inclusive au Kenya. Dans ce pays qui compte 46 ethnies au total, Ruto a également évoqué la libération du Kenya de sa politique ethnique. Si l’on en croit ses paroles, le Kenya se dirige vers un pays plus ou moins égal où l’appartenance communautaire aura moins d’importance sur l’échiquier politique.
Il a promis que les fonctionnaires serviront de manière égale, tous les Kényans, quelle que soit leur couleur et appartenance politiques. Des fonctionnaires disponibles pour le peuple et non les partis politiques car selon lui, « c’est la seule façon d’avoir un gouvernement qui fonctionne. » Ruto promet un gouvernement transparent et qui rend des comptes.
De son côté, Raila Odinga, la figure de l’opposition kényane qui a bénéficié du soutien du président sortant Uhuru Kenyatta, a été battu avec 48,85% des voix. S’il a été clair quant à son intention de ne pas se laisser faire, les Kényans sont surtout sur leurs gardes et anxieux, car le pays craint et ne souhaite pas revivre un scrutin annulé comme c’était déjà le cas en 2017.