Tout au long du mois de mai, les électeurs de tout le pays ont vérifié leurs coordonnées auprès de l’organisme électoral, un exercice qui se termine le 2 juin. Cependant, certains électeurs se sont plaints d’avoir été transférés dans une nouvelle zone de vote sans leur consentement.
La semaine dernière, des électeurs ont protesté à Kitengela, dans le comté de Kajiado, accusant l’organisme électoral de les avoir transférés dans une nouvelle zone de vote sans leur consentement.
Caroline Wanjiku, une électrice de Kitengela, une banlieue de Nairobi, se dit stressée par ce changement soudain. « J’ai toujours voté à St.Monica, [mais] j’ai été transférée au centre Ereteti, je ne connais pas l’endroit, je ne pense pas que je vais voter ». D’autres sont en colère contre le changement effectué sans leur permission. Mwangi dit qu’il a été choqué de découvrir qu’il avait été transféré dans un nouveau lieu de vote, à 50 kilomètres de l’endroit où il s’est inscrit. « En 2017, j’ai voté à l’école primaire St. Mary’s, pourquoi m’ont-ils transféré à l’école primaire Likimani, sans mon consentement ? » dit-il.
Les politiciens en lice pour divers postes politiques craignent que le transfert des électeurs ne leur fasse perdre des voix si une solution n’est pas trouvée immédiatement. Mary Seneta, une sénatrice du comté de Kajiado, qui cherche à se présenter comme membre du Parlement, déclare : « Nos électeurs sont confus, ils n’ont pas demandé à être transférés, nous allons perdre des voix. ».
Wafula Chebukati, le président de l‘IEBC, rejette la responsabilité des erreurs sur les agents d’enregistrement dans les 290 circonscriptions et les 47 comtés et prévient que la commission prendra des mesures sévères contre tous ceux qui ont été impliqués. « Nous ne tolérons pas une telle action, car elle va à l’encontre des droits des Kenyans, en vertu de l’article 38 de la Constitution, d’être inscrits pour voter dans un lieu qui n’est pas de leur choix », a déclaré M. Chebukati.
Le président de l’IEBC a déclaré que certains noms ont été transférés à l’insu des électeurs au niveau national et il y travaille. L’UE ne remettra pas ces noms en place. C’est le devoir de l’IEBC. D’autre part, l’IEBC dit avoir reçu 1 019 000 demandes de transfert qui sont en cours d’examen.
Le Groupe d’observation des élections du Kenya (ELOG) affirme que l’intégrité de la commission électorale est en jeu et pourrait coûter les élections d’août. « Une enquête appropriée doit être menée, et leur système interne doit être revu », déclare Mule Musau, coordinateur national de l’ELOG.
À trois mois de l’élection, tous les regards sont tournés vers Wafula Chebukati, le président de l’IEBC, qui pour la deuxième fois après 2017 supervisera l’élection présidentielle et générale, avec la pression d’organiser enfin une élection libre, équitable, crédible et vérifiable.