La start-up Noma Green Plastic Limited recycle le plastique des décharges pour en faire des meubles extérieurs. L’objectif de cette start-up est de réduire le poids de la pollution plastique sur l’environnement et d’éviter le déboisement.
Les déchets plastiques au Kenya
En mars 2017, le Kenya a interdit l’utilisation, l’importation et la fabrication de sacs en plastique à usage unique. C’est l’un des 34 pays africains qui ont décidé d’interdire ou d’imposer de lourdes taxes sur l’utilisation de certains types de plastiques. Selon le site spécialisé Bioplasticsnews, il dispose même de l’une des réglementations les plus strictes en la matière : les infractions contre les fabricants ou les importateurs sont passibles de jusqu’à quatre ans de prison et d’amendes non dissuasives pouvant aller jusqu’à 4,4 millions de shillings kenyans, soit moins de 35 000 euros.
Ainsi, luttant contre la pollution plastique, le gouvernement et les populations du kenyan se sont unis pour mettre en œuvre des actions tels que des opérations de nettoyage sur des plages, le recyclage des déchets plastiques trouvés pour en faire soit des meubles, soit des objets artisanaux, des briques et bien des choses, qui permettront d’éradiquer les déchets plastiques.
En effet, selon le programme des Nations Unies pour l’environnement, 400 millions de tonnes de déchets plastiques sont générés chaque année. La pollution plastique est un problème universel qui doit être résolue car elle affecte l’écosystème.
Le savoir-faire de Noma Green Plastic Limited
Les déchets plastiques collectés, recyclés et moulés prennent ensuite la forme de poteaux, de tuiles, de poutres de table et d’autres pièces de mobilier extérieur.
« Les produits …sont de très bons substituts du bois. Voyez les choses ainsi : un poteau en bois correspond à un de nos poteaux en plastique. Donc, plus nous utilisons les poteaux en plastique, plus nous avons d’arbres dans notre environnement et plus nous pouvons sauver notre environnement de la déforestation. » a déclaré le fondateur de Noma Green Plastic limited, Mugo Macharia. Cette start-up donne ainsi une seconde vie à près de 30 tonnes de déchets.
« La beauté du plastique est qu’il est malléable. Nous pouvons le transformer en tant de formes différentes, par exemple en mobilier d’extérieur, comme le banc sur lequel je suis assis, la table devant moi qui est en cours de fabrication, et nous pouvons nous associer à quiconque a des déchets plastiques, quels qu’ils soient » ajouta-t-il.
L’entreprise fabrique également des poteaux pour les clôtures, en grande quantité, environ 100 par jour. Ces poteaux coutent en moyenne 900 shillings kenyans (7,60 dollars) et sont censés durer environ 40 ans. Ce qui contribue grandement à la réduction du taux de déboisement dans le pays.
« Au départ, j’avais l’habitude d’acheter des poteaux en bois et de les utiliser pour les clôtures, mais la nuit, les gens les volaient et les utilisaient comme bois de chauffage pour cuisiner. Maintenant, j’ai découvert ces poteaux en plastique. Et maintenant, ils ne se perdent plus parce que personne ne peut les voler, car ce sont des déchets de toute façon… » a témoigné un client de Noma Green Plastic Limited, John Njenga.
Par ailleurs, le responsable du projet plastique à Greenpeace Afrique, Erastus Ooko a déclaré que, « les poteaux en plastique de Noma donnent aux jeunes arbres la possibilité de grandir, car ils évitent que ces arbres soient coupés et utilisés comme poteaux. Et au fur et à mesure que ces arbres poussent, ils séquestrent plus de carbone dans l’environnement et contribuent ainsi beaucoup (énormément) à la lutte contre le changement climatique ».