Les présidentielles suivent leur cours au Kenya avec l’organisation du débat électoral au cours duquel les candidats défendent leurs idéaux. Un débat auquel ne participera pas Raila Odinga, l’un des deux principaux candidats à la présidentielle. C’est ce qu’a annoncé dimanche, son équipe de campagne, qui accuse son rival William Ruto de vouloir esquiver certains thèmes importants tels que la corruption.
C’est dans un communiqué qu’ Odinga s’est exprimé à travers le porte-parole de sa campagne, quant aux exigences de son rival lors du débat présidentiel. D’après la source, Ruto a exigé que le débat ne soit pas focalisé sur certaines questions existentielles auxquelles le Kenya est confronté.
Ruto décide de sécher le débat électoral
Dimanche soir, les organisateurs du débat en ont confirmé la tenue pour le mardi 26 juillet 2022. Dans un communiqué, ils ont écrit qu’ils mobilisaient toutes les parties prenantes afin de rendre les débats aussi inclusifs et représentatifs que possible des problèmes auxquels font face le peuple kényan.
A cet effet, le porte-parole de Ruto a assuré que le candidat était prêt à répondre à toutes les questions et à parler de tout sujet qui surgirait durant le débat. Ensuite, il a expliqué que Ruto et son équipe attendaient des modérateurs qu’ils allouent un temps égal aux différents sujets qui touchent les Kényans et qu’ils donnent aux candidats une opportunité équitable d’y répondre.
Une de leurs exigences était donc de connaître à l’avance le nombre de minutes accordée aux candidats sur les sujets incluant la gouvernance et l’intégrité, l’agriculture, la santé, les PME et l’industrie, le logement, l’économie numérique, politique étrangère, sans toutefois s’y limiter et s’y attarder
Le plan B d’Odinga: une réunion publique télévisée dans les quartiers Est de Nairobi
Toutes ces déclarations et exigences ont suscité la réaction de Odinga qui s’est retiré de la participation au débat, dont l’absence de ces questions clés, était synonyme d’insulte à l’intelligence du peuple kényan. « C’est pourquoi nous n’avons pas l’intention de partager un podium national avec une personne qui manque de la décence élémentaire« , a annoncé son porte-parole.
Après avoir annoncé qu’il ne participerait pas au débat, Odinga et sa colistière Martha Karua ont décidé comme plan B, de tenir une réunion publique télévisée dans les quartiers Est de Nairobi. L’objectif de cette réunion est de laisser parler les kenyans ordinaires afin d’entendre les solutions qu’ils proposent pour aider le pays et surtout eux, qui vivent ces dures réalités au quotidien.
La présidentielle kényane
Officiellement, quatre candidats sont en lice pour les élections en vue d’élire le nouveau président du Kenya. Mais, il faut reconnaître que seuls 2 sortent vraiment du lot, chacun avec un programme bien défini. Deux candidats mais également deux univers et personnalités complètement différentes.
La lutte contre la corruption est l’un de ses principaux thèmes de campagne d’Odinga qui a plusieurs raisons de se battre pour ses idéaux puisqu’en face, il a un concurrent à la réputation sulfureuse, qui fait notamment l’objet d’accusations de corruption dans une affaire en cours depuis l’an dernier.
Tandis que Ruto se place en représentant des « débrouillards » du petit peuple qui se bat contre l’alliance des dynasties politiques incarnée par Kenyatta et Odinga, dont les pères furent respectivement les premiers président et vice-président du Kenya indépendant.
Le président sortant Uhuru Kenyatta ne pouvant pas se représenter pour un 3e mandat, le 9 août prochain, les Kényans devront choisir entre Raila Odinga, 77 ans à qui il a annoncé son soutien et William Ruto, 55 ans, son actuel vice-président.