Le Gabon a officiellement rejoint le Commonwealth, le 24 juin 2022 lors du 26e sommet des chefs d’États membres de l’organisation tenu dans la capitale du Rwanda, Kigali.
Après plusieurs années d’attente, le Gabon a finalement rejoint le Commonwealth le 24 juin 2022, une organisation intergouvernementale de 54 pays membres dont la langue commune est l’anglais. La République gabonaise a été admise au sommet tenu par les chefs des États membres de l’organisation à Kigali au Rwanda
« Le Gabon entend conjuguer sa pleine et entière appartenance à la grande famille de la francophonie et à l’ouverture au monde anglophone, réuni au sein du Commonwealth », a indiqué Ali Bongo Ondimba sur sa page Facebook. Selon le président gabonais, ces deux initiatives ne s’opposent nullement. Au contraire, elles sont complémentaires dans le pluralisme linguistique entre autres.
Ali Bongo Ondimba a clairement manifesté sa volonté d’élargir les partenaires du Gabon depuis sa prise de fonction en tant que magistrat suprême en 2009. La France a jusqu’à présent été le partenaire économique privilégié du pays, et le français est la langue officielle parlée par les gabonais. Le chef de l’Etat gabonais veut introduire l’anglais comme seconde langue au Gabon, à l’image du bilinguisme du Rwanda et du Cameroun, tous deux membres de la Francophonie et du Commonwealth.
« Il faut reconnaître que c’est avant tout une victoire personnelle pour Ali Bongo, on le connaît grand anglophile et en même temps on l’a vu qu’arrivée au pouvoir il a tout de suite voulu imposer la langue anglaise à tous les écoliers gabonais afin qu’il puisse ouvrir à d’autres civilisations au lieu de rester enfermé dans le monde francophone. Il faut aussi dire et reconnaître que cette adhésion va permettre au Gabon de retrouver de nouvelles opportunités d’affaires. Désormais les investisseurs comptent le Commonwealth de fond regarder vers le Gabon » affirme l’Analyste politique, Cyr MAKOSSO.
Le Gabon devient donc ainsi le 55e État membre du Commonwealth et le troisième pays non anglophone à l’origine à rejoindre cette organisation, après le Mozambique en 1995 et le Rwanda en 2009.
Au delà d’une langue, le Commonwealth est une culture, un état d’esprit.
Allant du constat selon lequel la plupart des pays francophones ont du mal à décoller depuis l’accès à l’indépendance contrairement à leurs homologues anglophones, on peut très bien comprendre l’axe stratégique qu’occupe cette organisation pour les postulants. L’analyste politique ivoirien, Sylvain Nguessan, explique qu’il y a « un mythe dans les pays francophones qui dit qu’il faut être un pays anglo-saxon pour pouvoir se développer »
Sur le continent, la culture anglophone est connu pour être différente de la culture francophone, la première étant plus entreprenante et innovante que l’autre. Dans un pays comme le Cameroun chaque communauté a hérité de la mentalité de ses colonisateurs. Cela s’observe en matière entrepreneuriat, de rapport avec l’administration publique, des attentes vis à vis du gouvernement et du système éducatif.
Le président Kagame dès son accès au pouvoir a imposé l’usage de l’anglais dans l’enseignement et l’administration. Au delà de la langue, il a été question de mettre en avant l’esprit et la culture anglo-saxon à l’intérieur du pays. Les résultats sont palpables car, le Rwanda a connu une croissance exponentielle après les ravages du génocides de 1994, qui l’érige au rang de pays leader sur le continent africain.
Le choix du Gabon est un choix réfléchi et stratégique pour la croissance et le développement du pays. l’intégration du pays à ce cercle de privilégiés dénote des efforts du pays à rompre avec les relations historique et faire ses propres choix en termes diplomatie multilatérale. Le pays dans cet élan devra mettre à disposition les ressources nécessaires afin de mettre à profit le portefeuille relationnel que constitue le Commonwealth.
