Depuis la signature de l’accord militaire entre le Cameroun et la Russie, alors qu’officiellement le Cameroun et les Etats-Unis ne sont pas en mauvais termes, Washington montre une attitude de plus en plus hostile vis-à-vis du pays d’Afrique Centrale.
Bien que le Cameroun ne doive rendre aucun compte à quant au choix de ses alliances, le gouvernement américain semble penser que son opinion à ce sujet compte et que ses griefs personnels avec la Russie devraient être une raison suffisante pour que tous les autres pays (qu’il semble voir comme ses subalternes) fassent de même.
Le 15 avril 2022 alors que des années durant le statut de personnes protégées ait été refusé aux Camerounais refugiés de la zone anglophone fuyant la crise, il a discrètement été accordé trois jours après la signature de la convention, à 40000 camerounais demandeurs d’asile.
Un autre évènement notable marquant un début d’hostilité de la part de Washington, serait le tweet posté par l’ancien sous-secrétaire d’État aux affaires africaines et ancien vice-chef de mission diplomatique américaine à Yaoundé M.Tibor P. Nagy. Un tweet particulièrement vindicatif à l’endroit des autorités camerounaise, posté le 20 avril 2022.
« Je n’arrive pas à croire que le gouvernement camerounais ait, dans un timing incroyablement mauvais, signé un accord militaire avec la Russie-au plus fort de l’agression en Ukraine. Cela pique les yeux des Etats-Unis et de la France, deux pays dont le Cameroun pourrait avoir besoin de l’aide à l’avenir. Mais tant mieux pour les Ambazoniens ! »
Cependant les nombreux piques lancés par Washington semblent n’avoir aucun effet sur Yaoundé qui reste complètement stoïque et n’a pas eu la moindre réaction à ce sujet. De nombreux camerounais actifs sur les réseaux sociaux ont par contre exprimés très clairement leur agacement ceux-ci jugeant à raison que les Etats-Unis n’ont aucunement le droit de dicter à un pays libre et souverain ses alliances.
Cet accord militaire Russo-Camerounais n’est pourtant pas le premier du genre a être signé, le premier datant du 15 Avril 2015 et à le contenu du nouvel accord ne modifie quasiment rien au contenu de l’ancien qui est basé sur « l’échange d’opinion et d’informations en matière de politique de défense et de sécurité internationale ; le développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et l’entrainement des troupes (des forces), de génie, d’enseignement militaire, de médecine, de topographie militaire, de sport et de la culture ; l’échange d’expérience de maintien de la paix et d’interaction dans les opérations de soutien à la paix sous l’égide des Organisation des nations unies ; l’interaction dans les activités de lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime ».
Les pays Africains qui à l’accoutumée suivent sans trop protester la politique Occidentale semblent vouloir de plus en plus se distancer de ceux-ci, élargissant leur alliances, faisant fi des considérations occidentales en la matière. Pouvons-nous donc dire que nous sommes les témoins de l’avènement d’une nouvelle ère des relations internationales? Une ère où les pays Africains semblent enfin comprendre qu’ils sont souverains et n’ont pas à courber l’échine au bon-vouloir de l’Occident?