Longtemps considéré comme le pays de l’inclusion et la diversité, surtout en matière d’études, le Canada a dû admettre que son système d’immigration était teinté de racisme, notamment au vu des difficultés rencontrées par les étudiants africains essayant de s’y rendre pour la suite de leurs formations.
C’est dans un rapport publié très discrètement en fin septembre dernier que le ministère national de l’Immigration a reconnu la présence de la discrimination raciale au Canada.
Des conditions plus strictes pour les étudiants africains
L’obtention de visa des étudiants africains pour le Canada est de plus en plus compliquée, à cause des conditions strictes qui leur sont imposées.
La différence de traitement a été notée au niveau des frais de scolarité. Pour les étudiants africains, ils vont de 17 à 19 000 dollars canadiens en moyenne par année universitaire au Québec. Outre ces sommes, ils doivent également fournir des garanties financières.
C’est un véritable combat pour eux puisque même en remplissant ces conditions, ils sont toujours sujets aux refus de visas. Il y a des étudiants qui ont été recalés plus de 5 fois. Au début pour manque de finances et ensuite, lorsqu’ils les ont trouvés, ils ont été recalés par suspicion de ne pas retourner dans leurs pays d’origine après la formation.
Le Québec plus dur que les autres provinces
Au Québec, les taux de rejet élevés des dossiers des étudiants africains ont été révélés. Et selon les données fédérales, le Québec est la province canadienne où le taux de rejet des étudiants africains est le plus élevé avec près de 70% de rejet en provenance des pays africains francophones dans la période allant de 2017 à 2021.
Une situation qui a des conséquences non seulement pour les étudiants mais aussi pour les professeurs qui sont obligés d’attendre les étudiants qu’ils ont choisis et qui ont été retardés.
Le risque élevé de rejet de visa expérimenté par les étudiants africains même lorsqu’ils ont des dossiers impeccables, des fonds et des garanties, et les différences flagrantes de traitement ont été notés par Caroline Turcotte-Brûlé, une avocate spécialisée en droit de l’immigration.
Elle s’est dit soulagée et a salué les efforts du gouvernement canadien qui a promis dans son rapport de septembre, d’améliorer la formation de ses agents d’immigration. Une nouvelle rassurante et réconfortante même si ce changement ne se fera pas du jour au lendemain. Les étudiants africains désireux de poursuivre leurs études au Canada, notamment au Québec devront encore s’armer de patience.
Cette situation est un autre rappel de l’importance pour les pays africains de développer un cadre scolaire favorable à leur jeunesse afin que celle-ci ne soit jamais obligée de quémander des places dans des pays qui ne veulent que très rarement d’elle.