« Nous sommes fatigués de souffrir » pouvait-on lire sur les banderoles et entendre des citoyens Libériens rassemblés devant le stade Samuel Kanyon Doe dans la banlieue de la capitale. Menés par la Collaborating Political Parties (CPP), ces Libériens ont tenu à faire entendre leurs voix face à la situation invivable dans laquelle ils se trouvent.
Ils étaient quelques centaines de Libériens à répondre présents à l’appel de la coalition de l’opposition à manifester pacifiquement samedi contre le président Weah.
Un contexte socio-économique inquiétant
Il faut le dire, les Libériens se meurent. Déjà populations d’un des pays les plus pauvres du monde, ils doivent désormais faire face à des convictions de vie de plus en plus difficiles, encouragées par l’inflation et une pénurie des produits et services de première nécessité.
Pour James Kennedy Saylee, le vice-président du comité d’organisation de la manifestation, le but de ce rassemblement était de porter le message du peuple liberien au gouvernement et à la communauté internationale. En effet, Saylee a déclaré que cela faisait trop longtemps que les Libériens souffraient, si longtemps que la pauvreté pouvait se lire sur les visages de chaque libérien.
En plus de ces difficultés économiques, le gouvernement libérien se débat avec l’organisation des élections et les troubles d’un recensement préalable au vote. Dans un pays qui devra élire en 2023 son futur président et ses parlementaires, la situation au Liberia est très inquiétante. D’autant plus que le président tant critiqué pour son incompétence et son indifférence face à la situation de son peuple, n’a pas été sur le territoire national depuis de nombreuses semaines.
Où est George Weah?
C’est depuis le 31 octobre que le président libérien a quitté le pays pour des voyages qui n’avaient vraisemblablement rien à voir avec les intérêts nationaux. En effet, Weah s’est rendu à quelques rendez-vous internationaux dont le plus grand rendez-vous sportif, à savoir la coupe du monde qui se tenait Jusqu’à hier au Qatar, afin d’y voir jouer son fils Timothy Weah sous les couleurs des États-Unis.
Une absence longue et prolongée qui a été critiquée par la CPP, dont l’un des chefs, Alexander Cummings, s’annonce comme un des principaux adversaires de Weah à la présidentielle.
En plus de cela, il y a la corruption endémique que la coalition de l’opposition lui impute. En 3 ans, Washington a déjà sanctionné 5 hauts responsables libériens pour corruption présumée. Et, dans une lettre ouverte publiée en début du mois de décembre, l’ambassadeur américain à Monrovia Michael McCarthy prévenait que les Etats-Unis pourraient prendre davantage de sanctions dans les prochains mois dans la perspective d’élections « libres, crédibles et pacifiques ».
Élu en 2017 sur des promesses faites de combattre la pauvreté et la corruption, George Weah a été désigné candidat à sa propre succession par son parti. Après 7 semaines hors du pays, il était attendu pour un retour officiel hier dimanche.
