La réorganisation de la filière vanille à Madagascar est sujette à beaucoup de controverse. Les agriculteurs et les autres acteurs de la filière accusent une poignée individus d’avoir impulsé cette structuration qui cause d’énormes pertes et met en péril leur entreprise. Cette situation est encore plus inquiétante alors le gouvernement annonce la hausse du prix du carburant.
Madagascar est l’un des premiers producteurs de vanille dans le monde. En 2020, cet arôme qui a contribué à 25% du PIB national est en plein milieu d’une guerre entre la plupart des producteurs et une poignée d’opérateurs accusée de manipuler le marché.
Les tensions débutent le 16 juillet 2020 alors que le conseil de gouvernement décide de créer une structure qui aura pour but d’organiser la filière. La CNV n’a pas fait et continue de ne pas faire l’unanimité. Entre la mise à jour des textes, la règlementation en matière de qualité et la détermination des prix de référence minimal, plusieurs agriculteurs ont été mis hors circuit : « sur plus d’une centaine d’exportateurs, il ne reste plus que quelques trentaines d’exportateurs arbitrairement choisis par un seul homme et parmi eux, des sociétés proches du pouvoir et qui n’ont aucune expérience dans la vanille ».
La CNV met en péril la filière vanille
Depuis la restructuration de la filière, les casses s’enchainent. Les opérateurs se plaignent d’avoir enregistré de grosses pertes contrairement aux perspectives du chef d’État. Le prix à l’export n’a pas changé depuis qu’il a été fixé à 250 USD le kilogramme, pourtant à l’international le prix est en dessous de celui-là. « Plusieurs tonnes de vanille resteront invendues sur le marché, ce qui risquerait de provoquer une explosion sociale chez les planteurs. À cela s’ajoute la hausse annoncée du prix du carburant et les recettes en devises générées par la vanille qui vont s’effondrer »
Cette différence a empêché plusieurs opérateurs de se lancer sur le marché international qui ont par conséquent ont été obligés de fermer leurs exploitations. C’est le cas de nombreuses entreprises de la région SAVA, Analanjirofo et du Sud-Est qui font vivre des familles de collecteurs et des milliers de paysans.
Dans un contexte de montée générale de prix, si le pays revenait à perdre un de ses points forts cela serait d’une gravité incommensurable. Entre le prix du blé, des engrais et d’autres denrées, l’île est au bord de l’étouffement. La pauvreté grandissante dans plusieurs coins de Madagascar devrait interpeller le gouvernement.
Les agriculteurs malgaches crient au secours
Les opérateurs en appellent à l’intervention d’organismes internationaux dans le but de trouver une solution à ce problème dont le gouvernement est grande partie responsable. Les producteurs malgaches ne sauraient compter sur la bonne foi de leur gouvernement car, lui-même est accusé de prendre part à ces malversations.
Les questions de mauvaise gouvernance semblent être propres à la politique africaine. Les rapports entre le peuple et le gouvernement sont généralement conflictuels, ce qui explique l’ensemble des violences et des foyers de tensions sur plusieurs points du continent.
Le cas de Madagascar actuellement n’est pas exactement similaires à celui des autres foyers de tensions mais, le mécontentement demeure le même. Le gouvernement a tout intérêt à gérer cette affaire au plus vite afin d’éviter des soulèvements qui entraineront des conséquences encore plus graves.
Toutes les autorités régionales compétentes, tout en respectant la souveraineté de l’État devraient proposer des solutions afin de venir à bout de cette situation.