Promesse de campagne du président Andry Rajoelina, la conférence nationale sur l’autosuffisance alimentaire, s’est tenue pendant trois jours à Antananarivo, capitale de Madagascar. A l’issue de cette conférence, Madagascar projette d’améliorer son secteur agricole pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Ainsi, les acteurs du secteur agricole se sont réunis pour élaborer une série de stratégies visant à soutenir les agriculteurs afin d’améliorer les rendements. Madagascar doit importer 500 00 tonnes chaque année pour nourrir sa population. Cependant, la COVID-19 et le conflit en Ukraine ont engendré des problèmes mondiaux dans l’approvisionnement alimentaire. Seuls ceux qui ont produit dans leur pays ont pu répondre aux besoins de leur population affirme le président malgache lors de cette conférence. Néanmoins, « Madagascar va produire une arme très puissante. C’est la production de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour valoriser l’autosuffisance alimentaire » souligne-t-il.
L’ambition des autorités malgaches
Lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence nationale, le président a déclaré : « Nous allons ajouter 5.000 hectares de terres arables dans chacune des 23 régions du pays, fournissant des matériaux agricoles aux agriculteurs et le gouvernement va mettre un guichet agricole pour chacun des 119 districts à travers le pays pour fournir des intrants aux agriculteurs ». Ainsi, la mise en place d’un guichet agricole dans chaque district du pays est l’une des mesures retenues pour améliorer la productivité.
L’ambition des autorités malgaches est de passer à un rendement de 2,5 tonnes à 4 tonnes de paddy par hectare. Pour se faire, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Harifidy Ramilison explique que, « Les producteurs, qu’ils soient agriculteurs, éleveurs ou pêcheurs pourront trouver les services dont ils auront besoin, y compris les équipements, les matériels agricoles, les intrants, des conseils. Il y aura aussi un centre d’appui pour la gestion foncière décentralisée qui va accueillir les doléances et il y aura un magistrat qui va aider les producteurs à résoudre les problèmes d’accès à la terre. Donc il y aura tous les ingrédients pour, qu’à court terme, nous parvenions à l’autosuffisance alimentaire, on espère d’ici fin 2023 ».
Le ministre de l’Agriculture a clairement fait savoir que ces mesures seront financées par l’état. Car, 80 % de la population travaille dans le secteur agricole, particulièrement dans la culture du riz, mais les paysans malgaches restent très vulnérables et peinent à vivre de leur activité.
« Notre association d’agriculteurs possède 400 hectares de terres pour cultiver du maïs ou d’autres cultures de rente mais nous n’avons que des bêches et des faucilles pour travailler. Nous sommes prêts à améliorer nos rendements mais nous avons besoin de matériels et de semences pour pouvoir cultiver nous-mêmes nos terres. Donc nous attendons la concrétisation rapide de ces mesures. Nous sommes aussi dans une zone enclavée à cause de la route qui est en très mauvais état, donc les collecteurs qui viennent jusque chez nous achètent nos produits à un prix très bas pour compenser. » affirme José Pierre Didina, agriculteur et président d’une association qui regroupe 700 cultivateurs dans le district de Vatomandry, dans l’est de la Grande Île.
Pour effectivement atteindre l’autosuffisance alimentaire, le président Andry Rajoelina a promis d’appuyer les agriculteurs en construisant des barrages, en leur donnant des matériaux agricoles, des intrants comme engrais et semences ainsi qu’en accordant les formations liées aux techniques agricoles modernes. De plus « Dans ces exploitations, les paysans travailleront avec les opérateurs et les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers » a-t-il indiqué.