Mali : La CEDEAO contrariée par le décret de transition promulgué par les autorités maliennes

Mali : La CEDEAO contrariée par le décret de transition promulgué par les autorités maliennes Actualité & Info | Éditions Afrique

Etant toujours en discussion avec le CEDEAO sur la durée de la transition, le chef de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a signé lundi un décret stipulant que les militaires gouverneraient jusqu’en mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de cette période dite de transition.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a « regretté » que la junte malienne n’ait pas attendu la fin des négociations avec elle pour fixer l’échéance d’un retour des civils au pouvoir, et souligné dans un communiqué publié mardi soir que le dialogue continuait.

La CEDEAO a dit mardi soir « prendre acte » du décret. « Elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore en vue de parvenir à un consensus », a-t-elle ajouté. Néanmoins, le médiateur de la CEDEAO, le Nigérian Goodluck Jonathan, « poursuivra les échanges avec les autorités du Mali en vue de parvenir à un chronogramme (calendrier) mutuellement acceptable ».

La CEDEAO fait pression depuis la prise du pouvoir par les militaires en août 2020 pour un retour rapide des civils à la tête du pays. Elle a renvoyé samedi à un sommet prévu le 3 juillet une décision sur la levée éventuelle des sanctions, faute d’accord entre ses membres.

Les autorités ont estimé que les pourparlers avec la CEDEAO étaient assez « avancés » pour promulguer ce décret sans en attendre la fin, explique le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien.

De plus, le décret « est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue » des autorités, a-t-il déclaré lundi à la télévision publique, en le justifiant par la volonté de trouver un « compromis » entre les exigences de la CEDEAO et les « aspirations » des Maliens à des réformes avant la tenue d’élections à la fin de la transition.

La CEDEAO affirme qu’elle lèvera les sanctions si la junte élabore un chronogramme détaillé des actions à mener pour tenir les élections. Elle a accordé 16 mois supplémentaires à la junte. Le colonel Maïga affirme que la durée de la transition étant fixée « l’élaboration d’un chronogramme est fort aisée, en tout cas sa publication est imminente ».

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