Décidément, l’amitié entre le Mali et la Russie et désormais la possibilité pour le pays ouest africain de s’associer au groupe paramilitaire Wagner, ne sont pas les nouvelles les plus plaisantes pour ses anciens alliés, notamment les pays dont les forces armées sont présentes sur le territoire depuis des années dans le cadre de la MINUSMA.
Après la France qui a annoncé le retrait de ses troupes du Mali en février dernier, la Grande-Bretagne et la Côte d’Ivoire ont suivi même si pour la Côte d’Ivoire, les raisons sont différentes des autres pays. C’est désormais au tour de l’Allemagne de parler du retrait de ses forces armées du territoire malien « au plus tard fin 2023 ».
Accord de principe et clause de retrait
La nouvelle a été annoncée par une source gouvernementale anonyme à l’AFP. La montée de l’instabilité dans la zone et la présence des mercenaires du groupe russe Wagner à la demande du gouvernement malien, seraient d’après les autorités allemandes derrière cette décision.
Même si une décision finale n’a pas encore été prise et ne le sera que mardi prochain, selon cette source, l’Allemagne avait déjà trouvé un accord de principe sur le retrait de ses troupes au sein de son gouvernement entre la Chancellerie, les ministères de la Défense et des Affaires étrangères.
Lors des discussions sur la prolongation du mandat des troupes allemandes au Mali qui se termine en fin mai 2023, le Parlement avait pour la première fois, intégré une clause de retrait dans le cas où la sécurité des soldats de la Bundeswehr ne serait plus garantie.
Tensions et problèmes administratifs
La MINUSMA a été lancée en 2013 pour renforcer la sécurité du Mali en proie aux attaques djihadistes. Plusieurs pays y ont envoyé des troupes à cet effet. C’est le cas de l’Allemagne qui a envoyé environ 1 100 soldats de la Bundeswehr au Mali dans la ville de Gao qui abrite le camp principal de l’armée allemande qui participe à la protection de l’aéroport.
Ces derniers mois, les vols de reconnaissance de ces soldats pour assurer la sécurité de leurs patrouilles ont connu plusieurs interruptions, notamment à cause des tensions avec le gouvernement malien et des problèmes administratifs.
En effet, le ministère de la défense allemand a signalé le refus d’autorisations de vol du gouvernement malien à la Bundeswehr depuis le 11 octobre, une décision qui aurait des conséquences graves sur l’exécution de la mission de la MINUSMA. En mi-août, le gouvernement allemand déclarait être en possession d’informations prouvant la présence des Russes considérés comme les ennemis public numéro un des pays occidentaux à l’aéroport de Gao.
La MINUSMA est la mission de maintien de la paix ayant subi le plus de pertes en vies humaines parmi ses 12 000 soldats déployés. La France qui avait déjà annoncé le retrait de la force Barkhane a accueilli son dernier contingent de militaires cet été après près de 10 ans d’interventions. Il ne reste plus qu’à attendre mardi pour connaître la décision allemande.
