« Tout ce qui fait que les choses n’avancent pas, c’est à cause des sanctions financières de l’UEMEOA et de l’embargo. Une fois que ces sanctions seront levées, les choses vont bouger »
Lassine Bouaré, Ministre Commissaire du Mali
Les sanctions de la CEDEAO à l’endroit du Mali sont de plus en plus pesantes. Du gel de leurs avoirs en passant par la fermeture des frontières le pays se doit de redoubler d’hardiesse et d’ingéniosité pour faire face à la demande intérieure croissante en besoin alimentaire. L’OPAM voit à cet effet ses activités freinées. Bien que jugées illégales et inadmissibles ses sanctions demeurent et conditionnent à plusieurs égard l’activité économique du Mali.
La sécurité alimentaire face aux sanctions
Les répercussions des sanctions contre le Mali met à mal la problématique de la sécurité alimentaire dans le pays. En effet, les actions de l’OPAM connaissent des modifications mal accueillies par le ministre commissaire, qui considère qu’au lieu d’acheter et vendre les céréales, on devrait les stocker pour avoir de quoi faire aux crises majeures qui pourraient subvenir. En effet, « le stock national ne doit rien avoir avec les distributions pour qu’en cas de choc, d’inondations, ou de crises majeures, qu’on n’attende pas la procédure de passation des marchés pour acquérir des céréales » déclare le ministre Commissaire.
Loin de ne compter que sur la levée des sanctions, l’État Malien met en œuvre des stratégies afin de se frayer un chemin au milieu de ce champs de mine. Ainsi, l’ouverture de boutique témoins sur l’étendue du territoire, même dans les coins non couverts par l’OPAM.
Les sanctions de la CEDEAO pèsent sur les finances publiques
Le Mali ne parvient pas à verser les intérêts à hauteur de 4.6 millions USD à ses créanciers de l’UEMEOA rejette le tort sur les sanctions de février 2022. « A cause de ces restrictions et malgré des avoirs suffisants du Trésor public du Mali dans ses livres, la Banque centrale n’a pas procédé au règlement de l’échéance du 28/01/2022 au titre du paiement du coupon sur les Obligations assimilables du Trésor référencées ML0000001577 et ML0000001585 pour un montant total de 2 699 664 000 FCFA. Cette pratique de la Bceao constitue une violation de l’article 11 du Règlement N°06/2013-CM-Uemoa sur les Bons et Obligations du Trésor émis par voie d’adjudication ou de syndication avec le concours de l’Agence UEMOA-Titres « , déclare le Ministre Malien en charge de l’économie et des finance .
Notons que le Mali n’est pas à sa première sanction dans la sous-région. Entre Août et Septembre 2020, suite au coup d’État du colonel ASSIMI GOITA . Toutefois, le pays peut compter sur l’exportation de l’or par avion du fait de l’ouverture des transports aériens et sur le port de la Mauritanie. Le problème qui demeure est celui de l’émission de la monnaie fiduciaire au sein de l’économie malienne.
A cet effet, le paragraphe 18-c du communiqué final du sommet extraordinaire de la conférence des chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO sur la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, invite « les autorités maliennes à proposer rapidement un chronogramme acceptable à la CEDEAO afin de permettre la levée progressive des sanctions »