Trois syndicats du transport routier ont vivement protestés contre les autorités en raison de taxes prélevées sans base légale par le Conseil Malien des Transports Routier. Afin d’éviter toute esclandre les syndicats sollicitent l’intervention du chef de l’État.
La population malienne, doit non seulement payer les taxes liées à la lettre de voiture un contrat de transport de marchandises qui lie l’expéditeur, le transporteur et le donneur d’ordre autorisée par la loi, mais aussi, payer le ticket CMTR qui est applicable également aux étrangers. Les transporteurs sont obligés de payer ce fameux ticket, avant d’être autoriser à franchir les frontières maliennes. Il coûte entre 15 000FCFA et 100 000FCFA, en fonction de la catégorie de véhicule.
En effet, depuis plusieurs années, ce traitement, sous le silence coupable des autorités maliennes et sans aucune base légale, est déplorée par la majorité des sociétés spécialisées dans le transport des marchandises et des personnes. Trois de ces syndicats, à savoir le Syndicat national des transporteurs routiers urbains, interurbains et internationaux du Mali (SYNTRUI-Mali), le Syndicat des transporteurs par autobus et la Fédération du groupement des transporteurs agréés du Mali étaient tous face à la presse, ce jeudi 14 mai dernier, à Bamako pour exprimer leur ras-bol et interpeller le gouvernement de la transition à agir dans l’urgence.
Adama Coulibaly, président du SYNTRUI, a accusé, Youssouf Traoré, responsable du Conseil Malien des Transports Routiers, d’avoir renoncé depuis longtemps aux missions, de défense des intérêts moraux des transporteurs maliens, pour lesquelles il a été élu. Celui ci a délaissé cet objectif noble, pour se consacrer à l’instauration, plus lucrative, d’un ‘’ticket CMTR’’ explique le président du syndicat. Cette pratique oblige, selon lui, les transporteurs à payer illégalement de l’argent en plus de la lettre de voiture établie par la loi. « Ce ticket instauré depuis plus d’une décennie n’a aucune base juridique […] » déplore Adama Coulibaly, ajoutant que la somme perçue est libellée sur la base de carnets établis au nom du CMTR et non sur la quittance du Trésor public. Ce qui lui fait dire que les milliards FCFA, que ce ticket génère grâce aux véhicules de transport qui circulent par an au Mali, deviennent la propriété du CMTR.
Les trois syndicats indiquent que depuis l’instauration du Ticket CMTR, ils ont saisi toutes les autorités compétentes du pays pour qu’une disposition soit prise afin de mettre un terme à cette perception illégale. Mais, déplorent-ils, aucun ministre des transports n’y parvient pour l’instant. Pour preuve, les syndicats protestataires assurent avoir adressé des correspondances aux différents ministres des transports et au chef du gouvernement. Parmi eux, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a même signé une lettre d’instruction, dont nous avons consulté une copie, pour exiger l’arrêt du paiement du ticket CMTR et demander l’ouverture d’une enquête contre les responsables du CMTR et la suspension de leur fonction. Mais les instructions de l’ancien chef du gouvernement, comme beaucoup d’autres qui ont tenté d’interdire cette pratique, sont restées lettre morte. Les médias et les syndicats des transports, qui ont dénoncé ou décrié cette perception illégale des sommes indues, se demandent qui protège l’actuel bureau du CMTR. Les trois syndicats indiquent qu’un de nos confrères est assigné en justice, avec le président du SYNTRUI-Mali, par le président du CMTR parce qu’ils ont osé dénoncer cette pratique. Aujourd’hui, les transporteurs maliens interpellent le gouvernement et le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, à prendre les mesures idoines ou à prêter une oreille attentive à leurs différents appels et mettre fin à cette situation qui les oppose au CMTR dont ils relèvent. Dans le cas échéant, ils n’excluent pas une énième grève pour se faire entendre.
Source: MaliWeb