Alors que tout prédisait la faillite du trésor malien, le ministre de l’Économie et des finances met en lumière le fait que le pays dispose toujours de ressources pour payer ses fonctionnaires et d’autres prestataires. Les sanctions de l’Union Economique et Monétaire des États Ouest Africain (UEMOA) semblent ne pas avoir un réel impact sur la vie économique et financière du pouvoir de transition. La question qui découle logiquement de ce constat est celle de savoir jusqu’à quand le pays pourra tenir. La prise de conscience et la diligence des deux parties sont interpellées afin restaurer la nature des relations pour le bien-être de la population malienne.
Les limitations en matière de transactions imposées par l’UEMOA ne constituent pas un frein pour l’ensemble de l’activité économique du pays.
En effet, l’environnement malien est constitué en grande partie du secteur informel dans lequel l’argent circule de main à main. Les Maliens disposent toujours de la possibilité de commercer et par ricochet de payer leurs impôts.
Le Mali finance son économie de manière interne
Le gouvernement a fait mention de ce que malgré les restrictions, l’économie malienne n’a pas cessé de fonctionner.
Le marché financier international n’est pas une option en ce sens que le pays entend se financer de façon endogène. À cet effet, quelques mesures ont été prises.
Les impôts et les taxes ne seront dorénavant plus payés de manière électronique. La raison est simple, ce système est contrôlé par les autorités sous régionales. Le pays a donc la possibilité de collecter les fonds sans se sentir épié.
Ce petit tour de passe-passe n’est pas salvateur pour le pays.
Alors que la subvention est mise en œuvre pour soutenir l’économie du pays, la flambée des prix semble annihiler tous ces efforts.
La flambée des prix de produits pétroliers augmente le coût de la vie
Plus tôt, la guerre entre la Russie et l’Ukraine a réussi à créer une situation de pénurie en produit de première nécessité à base de céréales.
Cette fois, c’est la hausse abrupte du prix des produits pétroliers qui préoccupent l’ensemble de habitants. En effet, cette hausse a des répercussions sur le coût du transport, qui est un paramètre important dans la détermination du coût de revient d’un produit.
Cette situation provoque en interne une hausse des prix du fait de la distance entre les foyers de production et le marché.
En guise d’exemple, Alors que le kilo de viande est vendu à 3000 F CFA dans la capitale, il est à 2000 F CFA dans le village de Siby.
Pour le bien des Maliens, il faut agir
Jusqu’ici aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour atténuer le poids de cette nouvelle donnée sur le pouvoir d’achat des Maliens déjà très menu, le pays dépendant des fournisseurs ordinaires.
Avant que la situation ne devienne insoutenable, des mesures doivent être prises. Le gouvernement de transition qui jusqu’ici n’a trouvé aucun terrain d’entente avec l’organisme sous régional, va devoir user d’autres moyens pour éviter une crise économique.
En effet, même si le Mali dispose des voix de contournement pour accéder à la mer, il n’en demeure pas moins qu’il ne saurait se rebâtir en autarcie.
L’équilibre entre la volonté malienne et les exigences de l’UEMOA n’a pas encore été trouvé, notamment à propos de la durée de la transition.
L’appel à la responsabilité est donc lancé pour les deux parties, afin que ces dernières puissent réexaminer la pertinence de leur position.