Emmanuel Ramazani chef du PPRD déclare « notre manifestation a été sévèrement réprimée parce que nous réclamons une CENI consensuelle qui protège tout le monde, nous battons contre la dictature, on nous réprimés, balles réelles, gaz lacrymogène.
Des manifestants contre la révision de la loi électorale en RDC ont subi l’émulation des forces de l’ordre. En effet, ils étaient au nombre de 200 ayant répondu à l’appel de l’opposition, de la société civile et des autorités religieuses. Alors que les forces de l’ordre se sont lancées dans la dispersion des protestations qui se tenaient à l’entrée du palais du peuple, siège du parlement, 12 personnes ont trouvé la mort et plusieurs sont gravement blessés.
La réclamation des manifestants est claire ; ils souhaitent un consensus sur les grandes options de la loi avant qu’elle ne soit soumise au parlement. Cependant, la majorité s’est limitée à leur recommander de transmettre par correspondance écrites toutes leurs observations à l’assemblée nationale. Cette réponse est de très loin de celle à laquelle s’attendaient les opposants et les différents groupes religieux (catholique et protestant).
Le pouvoir du président Felix TSISEKEDI pense que la loi permettra de prévenir les irrégularités telles que celles observées en 2018 lors des dernières élections où, Martin Fayulu contestait les résultats et considérait qu’il avait remporté le scrutin.
Plusieurs partis d’opposition voient en cette nouvelle loi, un moyen pour le parti au pouvoir de frauder lors des prochaines élections. Le front commun pour le Congo (FCC) avait boycotté la plénière sur l’examen de la proposition de la loi électorale. Joseph kabila, patron du parti affirme avoir appris avec étonnement la programmation de l’examen de cette loi sans un consensus politique. Il parle là de « la dérive dictatoriale, la violation intentionnelle de la constitution »
Le pouvoir soutient que cette réforme est une réponse aux problèmes de fraude décrié lors des dernières élections. Jacques Djoli affirme que « cette proposition de loi apporte 18 innovations à l’actuelle loi électorale, afin de renforcer la transparence, la crédibilité du processus électoral mais aussi la certification des résultats. ». il affirme par ailleurs que cette proposition de loi assure la traçabilité des voies bureau par bureau afin d’analyser le parcours du gagnant. « le seuil ne parvient pas à rendre compréhensible le vote. Les résultats doivent être publiés bureau de vote par bureau de vote. Les familles prennent en otage le système politique. Nous ne voulons pas de suppléant jusqu’à l’ordre du deuxième voire troisième degré »
Les manifestations n’ont toutefois pas été bien gérées au vue des pertes en vies humaines enregistrées ce jour. Emmanuel Ramazani chef du PPRD déclare « notre manifestation a été sévèrement reprimée parce que nous réclamons une CENI consensuelle qui protège tout le monde, nous battons contre la dictature, on nous réprimés, balles réelles, gaz lacrymogène. Nous allons continuer à exercer une pression parce qu’il faut mettre fin à une dictature qu’on a jamais connue dans ce pays. Le problème réel, c’est Félix TSISEKEDI, qui est le mal patenté de ce pays. »
A ce propos, Sylvano Kasongo, chef de la police et commissionnaire divisionnaire adjoint dément les blessures et justifie l’action de la police par l’inviolabilité du siège du parlement. Il fait s’avoir qu’ « il n’y a pas eu de répression sanglante. On les a laissé à leur siège, chanter, insulter etc. mais quand ils ont commencé à barricader la route, caillaisser les véhicules des gens et jeter des projectiles, car il y’a des policiers qui sont blessés on devait intervenir, je n’ai pas vu des gens qui sont blessés. Ils veulent faire du Buzz on a utilisé des armes non létale, c’était au vu et au su de tout le monde. » La mort des 12 manifestants bien que pas évoqué dans l’intervention du commissaire e le cas des blessés dont l’existence est démentie, constituent un point de joncture entre le parallélisme idéologique des différents partis politiques. La loi qui va encadrer les élections de 2023 reste donc en suspens.